Un film à sketches où la perte de contrôle est totale. Sur les 6 histoires indépendantes, 5 traitent de la vengeance : régler leur compte à ceux qui vous ont contrariés au cours d’un instant bref, jusqu’à ceux qui ont fait de votre vie un enfer. Dans tous, exit l’inhibition naturelle, la crainte des conséquences et du respect de la loi. Quand on pense que le paroxysme est déjà atteint, le burlesque repart de plus belle. Le film ne néglige pas la mise en scène très imaginative et soignée, et un casting parfait. Une production des frères Agustín et Pedro Almodovar hilarante !
Une famille suédoise pense se ressouder durant 5 jours de vacances dans une station de sports d’hiver dans les Alpes françaises. Durant un déjeuner en terrasse, une avalanche va tout chambouler. Fonçant vers eux, Ebba, la mère, protège leurs deux enfants, alors que son mari, Tomas, détalle sans se soucier d’eux. Une fois le nuage de poudreuse dissipé, aucun vacancier n’est blessé et chacun se réinstalle pour poursuivre le repas. Même s’ils n’ont donc pas été victimes de cette avalanche, quel est l’avenir d’un couple où le père n’a pensé qu’à sauver sa gueule, – et son portable ! – et fait comme si c’était complétement normal ou pas grave, avec une mauvaise foi inébranlable ? Il y aura même des dommages collatéraux sur un autre couple. Snow Therapy (qui s’appellera aussi Force Majeure) interroge avec un humour très grinçant la virilité, le rôle du chef de famille, de l’homme et de la femme au sein du couple, et donc du patriarcat. C’est vraiment brillant. A voir en couple, pour savoir si le vôtre va bien !
Une famille doit quitter Almaty (ancienne capitale du Kazakhstan sous l’ère soviétique) et s’installe dans la maison reçue à la mort de leur mère, dans la campagne plus reculée. Le frère du chef de la police l’occupe illégalement avec toute sa famille. La lutte des faibles face aux magouilles de ceux qui sont censés appliquer la loi devient une danse constante. L’absurdité et le grotesque sont bien présents, mais si certaines notes font espérer du Kaurismaki, le niveau n’est jamais atteint. Je dois être hermétique à l’humour kazakh, tout comme celui kurde de « My Sweet Pepperland » présenté l’an dernier.