La Symphonie « Pathétique » est dirigée par Tugan Sokhiev à la Halle aux Grains et à la Salle Pleyel, lors d’un programme de l’Orchestre du Capitole de Toulouse qui invite le violoncelliste Narek Hakhnazaryan pour l’interprétation des « Variations sur un thème Rococo » de Tchaïkovski.
Directeur musical de l’Orchestre du Capitole de Toulouse, Tugan Sokhiev dirigera son orchestre lors d’un concert dont le programme est exclusivement consacrée à la musique russe. La phalange toulousaine interprètera des œuvres de Piotr Ilitch Tchaïkovski et de Dmitri Chostakovitch à la Halle aux Grains et à Paris, Salle Pleyel. La soirée débutera par la suite tirée de l’opéra « Katerina Ismailova », de Chostakovitch. Cet ouvrage est une version remaniée de « Lady Macbeth du district de Mtsensk » qui connut le succès à sa création en 1934, avant d’être interdit par les autorités soviétiques durant trente ans. « Katerina Ismailova » fut créé en 1962, à Moscou. Situé dans la Russie profonde du XIXe siècle, le livret suit le parcours tragique d’une jeune femme tombant amoureuse d’un employé de son mari, un riche marchand souffrant d’impuissance.
Ce concert est d’autant plus attendu qu’il accueillera Narek Hakhnazaryan (photo) pour ses débuts avec l’Orchestre du Capitole de Toulouse. Né en 1988, le violoncelliste arménien interprètera les virtuoses « Variations sur un thème Rococo » de Tchaïkovski. Nourrie de l’attachement du compositeur pour le répertoire classique, en particulier pour la musique de Mozart, cette partition débute par un thème principal suivi de sept variations exécutées sans interruption. Achevées en 1877, les « Variations sur un thème Rococo », dont l’exécution dure une vingtaine de minutes, furent également arrangées pour piano et violoncelle par le compositeur. Il considérait cette page comme l’une des plus réussies de toute son œuvre.
La soirée s’achèvera par l’interprétation de la Symphonie « Pathétique ». Chef d’œuvre de Piotr Ilitch Tchaïkovski, cette sixième et dernière symphonie fut créée en 1893, cinq ans après la précédente. Composée après le ballet « Casse-noisette » et l’opéra « Iolanta », elle est aussi sa dernière partition achevée. Elle «est empreinte d’une atmosphère très proche de celle qui emplit aussi le Requiem», écrivait-il avant même qu’elle fût créée sous sa direction. L’accueil perplexe qu’elle reçut alors, à Saint-Pétersbourg, est imputé à la médiocrité de la performance du compositeur – qui était un chef inexpérimenté – puisqu’elle remporta un triomphe trois semaines plus tard, quelques jours après la mort de Tchaïkovski. C’est un autoportrait qu’il signa avec cette Symphonie dite « Pathétique »: «Je la considère comme la meilleure et surtout comme la plus sincère de toutes mes œuvres. Je l’aime comme jamais je n’ai jamais aimé aucun de mes autres travaux musicaux».
Jérôme Gac
Suite « Katerina Ismailova » de Chostakovitch, « Variations sur un thème Rococo » par N. Hakhnazaryan et Symphonie n°6 de Tchaïkovski, par l’ONCT, sous la direction de T. Sokhiev:
Mercredi 4 juin, 20h00, Halle aux Grains, place Dupuy, Toulouse. Tél. 05 61 63 13 13.
Jeudi 5 juin, 20h00, Salle Pleyel, 252, rue du Faubourg-Saint-Honoré, Paris. Tél. 01 42 56 13 13.