Avec l’orchestre Il Complesso Barocco, Joyce DiDonato se produit à Toulouse, au Théâtre du Capitole, dans un récital dédié au « Drama Queens » de l’opera seria italien des XVIIe et XVIIIe siècles.
«Nous autres, chanteuses d’opéra, avons une chance folle : notre métier offre la meilleure forme de thérapie qui soit, car il nous permet d’exorciser nos démons intérieurs en incarnant des personnages plus grands que nature, des reines tragiques et divines qui pleurent, aiment, se lamentent et se vengent avec plus de style et de panache que dans n’importe quelle autre forme d’art», annonce Joyce DiDonato. Star de la scène lyrique internationale, elle fait ses débuts ces jours-ci au Théâtre du Capitole, à Toulouse, avec un récital construit autour des reines tragiques de l’opéra. En pleine tournée internationale, accompagnée par l’orchestre Il Complesso Barocco, la mezzo-soprano américaine distillera des airs tirés du genre italien de l’opera seria des XVIIe et XVIIIe siècles. Ce récital suit la publication du disque « Drama Queens »(1), réalisé avec cet ensemble fondé à Amsterdam en 1979, et dirigé par Alan Curtis.
Spécialisé dans l’interprétation sur instruments anciens, Il Complesso Barocco se produit sur les plus prestigieuses scènes et dans les plus grands festivals européens et américains. Il est aujourd’hui installé en Italie où il se consacre à l’interprétation du répertoire baroque d’opéra et d’oratorio italiens. Ses derniers enregistrements et tournées se déploient autour de thématiques, comme ce « Drama Queens » avec Joyce DiDonato. Au fil de la soirée, l’ensemble interprètera au Théâtre du Capitole des pièces instrumentales : une Sinfonia de Scarlatti extraite de « Tolomeo ed Alessandro » (1711), le concerto pour violon et cordes de Vivaldi dédié à Pisendel, une musique de ballet de Gluck extraite de « Armide » (1777). Des prémices du baroque jusqu’à l’épanouissement du classicisme, les huit airs au programme de ce récital promettent une soirée flamboyante.
Avec des extraits du « Couronnement de Poppée » de Monteverdi (1643), « Orontée » (1656) de Cesti, « Jules César » (1724) et « Alexandre » (1726) de Haendel, « Antoine et Cléopâtre » (1725) de Hasse, « Bérénice » (1725) d’Orlandini, « la Mérope » (1734) de Giacomelli, « Iphigénie en Aulide » (1738) de Porta, la diva habillée par Vivienne Westwood se glissera dans la peau d’héroïnes aux destinées chaotiques dans un monde gorgé d’intrigues passionnées et de situations survoltées. Elle promet de porter les spectateurs jusqu’à «trouver la catharsis dans les larmes de Cléopâtre, exulter avec Rossane et peut-être apprendre un amour plus pur auprès d’Orontea suppliant son amant endormi. La reine d’opéra baroque ne s’excuse jamais et ne dissimule rien – sauf si cela peut lui servir, bien sûr. Elle met son cœur à nu et, grâce à une musique vocale d’une splendeur sans égale, nous autorise à faire de même».
Jérôme Gac
« Drama Queens », lundi 4 mars, 20h00, au Théâtre du Capitole, place du Capitole, Toulouse. Tél.: 05 61 63 13 13.
(1) Virgin Classics