Né en 1950 à Saint-Petersbourg, alors Leningrad, ce magicien russe boude les studios au profit des performances concerts. Artiste inclassable, c’est sans nul doute que l’on peut affirmer : « Il y a Sokolov et il y a les pianistes » D’un jeu pianistique, d’un sens musical et d’un art que tous pensaient éteints à jamais, ainsi va Grigory Sokolov. De par, le style et l’approche du piano, totalement personnels, uniques, le grand maître russe du piano acquiert un statut quasi mythique auprès de ses admirateurs à travers le monde. Ses doigts d’or, comme s’ils étaient dix à chaque main, peuvent faire tout ce qu’on leur demande tout au long d’un immense répertoire.
On ne va pas à un récital de piano, on va écouter Sokolov sur le Steinway qu’il a minutieusement réglé et apprivoisé pendant des heures avant le concert. Ceux qui ont assisté à un concert de Grigory Sokolov, ont vu Goliath traverser la scène d’un pas métronomique pour se diriger droit vers son tabouret de piano, visage fermé, impassible et tout à sa partition. Ils peuvent alors comprendre l’effet hypnotique dégagé par sa silhouette massive, toute d’énergie musicale contenue et prête à jaillir.. Peu importe le programme: la Suite en ré de Rameau, la Sonate en la mineur de Mozart, les Variations sur un thème de Haendel de Brahms ou, toujours de Brahms, les Trois Intermezzos, tout semblera totalement nouveau, inédit, si personnel et respectueux à la fois, et ce, dès la première note : le colosse aux doigts de fée fait sourdre la musique à l’état pur, conduite avec un souffle, une finesse et une poésie qui ne semblent pas de ce monde.
« Interdit d’applaudissements, plongé dans le noir le plus complet, tenu en haleine comme jamais, le public est happé dans une sorte de transe musicale et ne peut que communier par son silence épais avec l’imperturbable concentration de l’interprète. Un sorcier. »
Rameau : Suite en ré
Mozart : Sonate en la mineur, K310 (300d)
Brahms : Variations sur un thème de Haendel, opus 24
Brahms : Trois intermezzi, opus 117
Michel Grialou
mercredi 06 juin à 20h00 – Halle aux Grains (Toulouse)
Réservation
photo : G. Anderhug-Lucerne Festival