Avec le Bach Collegium Japan sous la direction de son fondateur, Masaaki Suzuki, et dans le cadre de Grands Interprètes, notre Cantor est à l’honneur dans, deux cantates sacrées, et son œuvre vocale sûrement la plus populaire, le Magnificat.
Cantate « Ich hatte viel Bekümmernis », BWV 21
(Mon cœur était plein d’affliction)
Cantate « Bekennen will ich seinem Namen », BWV 200
(Je veux prononcer son nom)
Elles entrent dans la catégorie des cantates sacrées, ou d’église, qui se placent au centre de la production vocale du compositeur : oratorios, passions et motets. Sur les quelques deux cents qui nous sont parvenues, très peu furent datées par le musicien. Il en écrivit pour des formations très variées, avec ou sans chœurs. Les cantates étaient en principe chantées après les Epîtres ou l’Evangile, et basées sur un texte illustrant le commentaire du jour. Chaque cantate était ainsi conçue pour une circonstance particulière, d’où l’énorme diversité de ton des œuvres de ce genre. La première, par exemple, fait allusion à l’Epître du 3è dimanche après la Trinité, avec une durée de près de quarante minutes, et un rôle exceptionnel du chœur puisqu’il intervient dans quatre numéros sur dix. Elle fait partie des cantates religieuses les plus longues. Par contre, la deuxième a pour durée environ cinq minutes, simple air pour alto en mi majeur, accompagné par les violons et le continuo.
Magnificat
Effectif : soprano I, soprano II, alto, ténor et basse pour les solistes, un chœur à cinq voix, mêmes registres que les solistes, flûtes traversières I et II, hautbois I et II, trompettes I à III, timbales, cordes, continuo (orgue, violoncelle, violone, basson).
Au sein de son abondante production vocale sacrée, très peu de pièces du Cantor le sont en latin. Deux monuments s’y distinguent néanmoins : la Messe en si et le Magnificat. Cette œuvre, l’une des pièces vocales parmi les plus célèbres du luthérien Bach, exaltant l’humilité de la Vierge envers Marie et la miséricorde de Dieu envers elle et le peuple d’Israël, voit sa version latine acceptée durant les trois grandes fêtes liturgiques de l’année : Pâques, Noël et Pentecôte. Elle fut créée le jour de Noël 1723 à Leipzig. En douze sections, le Magnificat se distingue des autres cantates d’église par l’absence des récitatifs mais aussi par celle des reprises da capo des arias, et par la reprise, par contre, dans un tutti polyphonique retentissant, du même matériau musical d’ouverture dans le chœur final.
Masaaki Suzuki
Depuis qu’il a fondé le Bach Collegium Japan en 1990, Masaaki Suzuki s’est imposé comme un grand spécialiste des œuvres de Bach. Il est toujours Directeur Musical de cet orchestre, avec lequel il joue régulièrement dans les plus grandes salles et festivals en Europe et aux Etats-Unis.
Il est régulièrement invité à travailler avec des ensembles européens renommés tels que le Collegium Vocale Gent et le Freiburger Barockorchester avec lesquels il est parti en tournée européenne au cours de la saison 2010/2011. Il sera invité à diriger prochainement le Boston Symphony Orchestra, le Deutsches Symphonie Orchester de Berlin, le Melbourne Symphony Orchestra, le Rotterdam Philharmonic Orcehstra et le Zurich Tonalle.
L’impressionnante discographie de Masaaki Suzuki pour le label BIS, comprenant l’œuvre complète de Bach pour clavecin et des grandes œuvres chorales de Bach avec le Bach Collegium Japan, lui a valu de nombreux éloges des critiques : «il faudrait être totalement insensible pour ne pas être ému par sa vivacité, sa sobriété et sa vigueur spirituelle» («The Times»). L’orchestre fête ses vingt ans au cours de la saison 2010/2011, avec un concert à Tokyo, une tournée aux Etats-Unis et un concert aux Arts Festival de Hong Kong.
Masaaki Suzuki partage sa carrière de chef d’orchestre avec son travail en tant qu’organiste et claveciniste. En 2011 il joue en soliste au Carnegie Hall de New York et au Festival de Hong Kong.
Né à Kobe, il est diplômé de l’Université de Tokyo en Beaux-Arts et Musique avec une spécialité en composition et orgue. Il a ensuite continué à étudier le clavecin et l’orgue au Sweelinck Conservatoire à Amsterdam avec Ton Koopman et Piet Kee. Fondateur et chef du département de musique ancienne à l’Université des Beaux Arts de Tokyo, il est actuellement professeur invité de la chorale à la School of Music de Yale et à l’Institute of Sacred Music de Yale ainsi que chef d’orchestre de la Schola Cantorum de Yale.
Bach Collegium Japan
Directeur musical, Masaaki Suzuki
Le Bach Collegium Japan est fondé en 1990 par Masaaki Suzuki, qui en est toujours le Directeur Musical, avec l’idée de faire découvrir au public japonais le répertoire des grandes œuvres de la période baroque jouées sur instruments d’époque.
Le Bach Collegium Japan se compose d’un orchestre et d’un chœur baroques, leurs activités principales incluent une série de concerts consacrés aux cantates de Bach et un grand nombre de programmes instrumentaux.
Le Bach Collegium Japan a récemment étendu ses activités à la scène internationale en se produisant lors des grands festivals à St Jacques de Compostelle, Tel Aviv, Leipzig et Melbourne notamment. En 2001, Le Bach Collegium Japan rencontre un grand succès en Italie avec des concerts à Milan, Rome et Florence, et l’année suivante il donne une série de sept concerts en Italie et en Espagne.
Les débuts du Bach Collegium Japan en Amérique du Nord sont également couronnés de succès avec en 2003, sept concerts dans six villes à travers les Etats-Unis : au Carnegie Hall à New York, à Los Angeles, à Berkeley, à Ann Arbor, et à Grand Rapids et Boston, où l’orchestre interprète La Passion selon St Matthieu et La Passion selon St-Jean de J.S. Bach. En 2005, le Bach Collegium Japan joue à Séoul puis en Allemagne, ainsi que lors de festivals Ansbach Bachwhoche et Schleswig Holstein Music Festival.
En 2006, le Bach Collegium Japan est en tournée aux Etats-Unis avec l’Ensemble Instrumental. Au cours de la même période, Masaaki Suzuki donne des récitals à Burlington et New York. En août 2007, le Bach Collegium Japan interprète La Passion selon St-Matthieu lors de deux festivals en Allemagne : le Schwabish Gmund et l’Ansbach festival, et il fait ses débuts aux BBC Proms avec un programme de Cantates. En novembre 2008, le Bach Collegium Japan revient en Europe pour onze concerts et pour la première fois à Paris, Dresden, Berlin et Bruxelles. En janvier 2009, le Bach Collegium Japan se produit au Festival de Musique des Canaries et en août 2010 il joue au Festival International d’Edimbourg, Rinaldo de Handel et des Cantates de J.S. Bach qu’il interprète aussi au Festival de Brême.
Michel Grialou
Lundi 21 mai à la Halle aux Grains (20h00)
photos : Marco Borggreve