Il est des compositeurs dont on comprend aisément pourquoi la renommée les a quelque peu ignorés. Il en est d’autre, en revanche, qu’une injustice flagrante a laissé de côté de manière totalement inexpliquée. Le programme du prochain concert de l’Orchestre de Chambre de Toulouse s’attache à restituer à Jan Dismas Zelenka la renommée qui devrait être la sienne.
Surnommé parfois le « Bach de Bohême » pour mieux souligner la qualité de sa production, Zelenka est le fils d’un maître d’école et organiste de Louňovice, petite ville marchande au sud-est de Prague. En 1715, à l’âge de 36 ans, il part étudier le contrepoint à Vienne. Il fait un séjour à Venise entre 1716 et 1717 pour travailler avec Antonio Lotti. On dit aussi qu’il aurait pu étudier avec Alessandro Scarlatti. Telemann comme Bach étaient de fervents admirateurs de ce compositeur qui est aujourd’hui moins connu que ses glorieux contemporains. Bach s’est même déplacé jusqu’à Dresde pour y rencontrer Zelenka. La musique de ce grand compositeur est d’une grande originalité.
Comme Bach, Zelenka est un maître du contrepoint avec des tournures modales et harmoniques audacieuses. Gilles Colliard et ses musiciens présentent donc à ses abonnés, lors de la prochaine série de concerts, la Missa dei Patri pour solistes, chœur et orchestre de Zelenka. Cette œuvre rare sera précédée du motet pour soprano et orchestre de Vivaldi, « In Furore », nettement plus souvent donné. L’Orchestre de Chambre de Toulouse invite à cette occasion le chœur de L’Escale Chromatique (chef de chœur, Samuel Crowther) et les solistes : Julia Wischniewski, soprano, Lucile Richardot, alto, Eric Vignau, ténor, et Antonio Guirao Valverde, baryton.
Serge Chauzy
Mardi 25 janvier – Le Phare (Tournefeuille)
Jeudi 27 et vendredi 28 janvier – Auditorium St-Pierre-des-Cuisines (Toulouse)
Une Chronique de classictoulouse.com