Théâtre du Capitole – L’Homme de la Mancha
Les applaudissements qui ont salué la première de L’Homme de la Mancha ont été plus que nourris et ont accueilli en fait par un véritable triomphe cette comédie musicale illustrée en France par l’interprétation qu’en donna Jacques Brel il y a une quarantaine d’années.
Ce spectacle est une création in loco en même temps qu’une coproduction avec l’Opéra de Monte Carlo dont le directeur depuis juin 2007, Jean-Louis Grinda, assure la mise en scène.
Dans les décors de Bruno de Lavenère, les costumes de David Belugou et les lumières de Jacques Chatelet, Jean-Louis Grinda ouvre habilement le livre des rêves dans lequel Don Quichotte entraîne tout son petit monde. Même si un brin d’onirisme supplémentaire aurait été bienvenu, le travail de Jean-Louis Grinda se révèle précis et parfaitement illustratif.
C’est un orchestre à l’instrumentarium réduit, fidèle à l’original, qui accompagne ce spectacle, superbement dirigé par Didier Benetti.
Nicolas Cavallier aborde le rôle-titre avec une élégance qui impressionne dès son entrée en scène. Il est également Don Quichotte avec une autorité vocale et une souplesse dans les récitatifs parlés qui sont le signe incontestable du travail considérable accompli par cette basse pour interpréter cet emploi, en dehors de toute référence à l’illustre chanteur belge.
A ses côtés, Rodolphe Briand met son ténor au service d’un Sancho Pança formidablement émouvant. La Dulcinea de Marie-Ange Todorovitch évite intelligemment le piège de la trivialité et trace un portrait particulièrement sensible de cette fille des rues touchée par la grâce du Chevalier à la triste figure. Saluons enfin l’ensemble des seconds rôles pour leur engagement autant vocal que scénique.
Robert Pénavayre