Quand Tugan Sokhiev fait son cinéma c’est le Père Noël !
Lors de ces deux concerts salle comble, déclarés complets depuis des lustres, un complexe est tombé. Il est permis d’aimer la musique symphonique la plus complexe et de trouver le même plaisir musical avec la décontraction et le bonheur de l’enfance en plus avec la musique hollywoodienne. Contrairement à l’an dernier où les deux concerts étaient thématiques avec uniquement la musique de Star Wars associant des tubes et des pages beaucoup plus rares, cette fois Tugan Sokhiev a choisi le plaisir pur de faire entendre les musiques des films les plus connus. Le concert n’a pas été très long mais quel voyage il nous a fait faire et quelle richesse ! Avec la même science de la construction du programme, avec des humeurs variées et une sorte d’apothéose pour le final, s’est construit un festival d’émotions.
Ainsi : Jurassik Park, Mission Impossible, Titanic, Star Wars Les Sept mercenaires, Retour vers le futur, Hook, E.T. et Indian Jones pour finir en apothéose le départ pour le voyage en haute mer de Pirates des Caraïbes. Avec le même soin du détails, comme de la dramaturgie de la partition c’est comme si ces musiques tant aimées et bien connues sortaient d’une sorte de brouillard, d’une boite un peu oxydée, pour vivre à l’air libre leurs splendeurs sonores, en irradiant de bonheur. Il est peu de dire que les musiciens de l’orchestre ont brillé. Ils ont été enthousiastes, soignant chaque instant et sachant dans les moments solistes, et ils sont nombreux, devenir de véritables divas. Les cuivres ont caracolé sans complexes ; les cors ont soufflé la grandeur ou des sentiments intimes, le trompettes ont fouetté le sang et les violons ont ouvert le ciel de plages laiteuses, de volutes sublimes ou de thèmes piquants. Les violoncelles ont su faire pleurer de beauté, comme les bois, tous magiques. Les percussions ont été mises a rude épreuve et le brio a été permanent. Le piano, la batterie et la guitare électrique dans Mission Impossible ont tenu le public en haleine avec un swing incroyable.
Tugan Sokhiev a fait l’enfant, heureux d’avoir à sa main un super orchestre sachant tout jouer de la plus belle manière. Ils semblait s’émerveiller lui-même du pouvoir d’évocation de la musique sous ses doigts, qui suggérait histoires et images. Ces compositeurs de musiques de films américains, avec en maitre tutélaire John Williams, ont tous un véritable don. La richesse des partitions n’est pas en comparaison du répertoire « dit symphonique classique ». Il se dégage de tels concerts un bonheur et une énergie incroyable. Et la rajeunissent du public est également un élément important. Sentir le plaisir de ses voisin quand arrive son thème préféré donne le frisson à la salle. Pour ma part je reste un inconditionnel de Star Wars de John Williams mais cette année Pirates des Caraïbes de Hans Zimmer et Mission Impossible de Lalo Schifrin l’ont rejoint au Walhalla.
Vivement au autre cinéma de Tugan Sokhiev l’an prochain ! Il a carte blanche.
Car cela ferait croire au père Noël !
J’écrivais ceci encore tout à la joie de ce merveilleux concert ! Et voilà que l’annonce est faite dans la foulée notre très aimé Tugan Sokhiev nous le rend bie : il reste un an de plus ! Si ce n’est pas la magie des vœux au Père Noël cela y ressemble furieusement non ? Youpee ! La fin d’année est ensoleillée ( et nous en avons bien besoin….) par cette année supplémentaire à Toulouse de l’un des chefs les plus charismatiques du moment .
Compte-rendu concert. Toulouse. Halle-aux-Grains, les 12 et 13 décembre 2019. John Williams : Jurassik Park, Star Wars, Hook, E.T. , Indiana Jones ; Lalo Schifrin : Mission Impossible ; James Horner : Titanic ; Elmer Bernstein : Les Sept Mercenaires : Alan Silvestri : Retour vers le futur ; Hans Zimmer : Pirates des Caraïbes. Orchestre National du Capitole de Toulouse. Tugan Sokhiev direction.