L’Empereur de Paris, un film de Jean-François Richet
Eugène-François Vidocq (1775-1857) est le type même de la crapule devenue une légende. Voyou, bagnard, marchand drapier, simple flic puis chef de la Sûreté dans la France napoléonienne des débuts du 19ème siècle, c’est le héros romanesque par excellence.
D’ailleurs le cinéma ne s’est pas trompé sur le sujet. Le présent film propose la cinquième incarnation de Vidocq pour le 7ème art après Harry Baur (1911), André Brulé (1932), George Sanders (1946) et Gérard Depardieu (2000).
Disons-le tout net, le dernier opus du réalisateur du diptyque sur Mesrine en 2008 ne nous convainc pas ici. Certes les images sont très belles et la crasse des bas-fonds parisiens de cette époque est parfaitement sensible. Le problème réside dans un scénario trop flou, des dialogues qui tiennent du catalogue, une direction d’acteur sans émotion, des personnages mal dessinés. Les scènes de baston, même s’il est parfois difficile, pour raisons d’obscurité et de costumes identiques, de savoir qui est qui, sont les plus réussies. Cela suffit-il à faire un film ? Non, bien sûr. Et, quand en plus, les comédiens ne semblent pas concernés, au premier rang desquels un Vincent Cassel (Vidocq) transparent, comme en roue libre, et un Fabrice Luchini (Fouché) dans le mode stand up d’un ridicule achevé, vous tenez là le plus beau gadin de cette fin d’année. Avec un budget de plus de 20 millions d’euros, nous souhaitons bon courage aux producteurs !
Robert Pénavayre