Presque une nuit d’été, publié aux Editions Payot & Rivages, est le premier roman de Thi Thu, une jeune auteure qui ne manque pas de talent.
Une photographe se promène dans les rues d’une ville. Silencieuse, elle se glisse entre les gens, les suit et cherche à capter leurs mystères. Bref, le travail de tout photographe. Mais celle que nous dépeint Thi Thu ne ressemblent pas à n’importe quel individu traquant le monde, un objectif à la main. Cette photographe voit et ressent les moindres vibrations. De ces déambulations naissent des histoires fantasques, étonnantes et des rencontres encore plus surprenantes. Les plus marquantes seront celles avec une vieille dame au châle et celle avec Joh, un étonnant jeune homme. Les personnages sont insaisissables et à la fois touchants. Nul besoin d’être trop impatient, le lecteur les découvre au fur et à mesure et par petites touches souvent surréalistes qui font penser au contes.
Un langage féérique
Car ce qui marque dans ce premier roman, c’est le choix des mots, la mise en place de l’intrigue qui apparaît comme un rêve au milieu d’une nuit d’été. Les choix stylistiques de Thi Thu sont ambitieux et réussis. Elle joint le réel au merveilleux. Peu à peu le portrait de la photographe de dessine avec profondeur. Mais c’est aussi la vie des autres personnages qui apparait et donne naissance à des destins hors du commun. On s’attachera alors à Ibtissem, à Yoru et aux autres récits qui sont des photographies du quotidien.
Thi Thu est née en 1990, Presque une nuit d’été est son premier roman et il devrait faire parler de lui.
Sylvie V.
Thi Thu, Presque une nuit d’été, Payot & Rivages, 208 p.
Photo : Thi Thu © Astrid di Crollalanza