Du 9 au 20 juillet prochain, se tiendra la douzième édition de « L’Occitanie fait son cirque en Avignon ». Véritable vitrine pour les compagnies circassiennes de Toulouse et d’Occitanie, le festival sert aussi de tremplin aux jeunes talents, tout juste sortis de l’école. Initié par des acteurs locaux, le festival qui réunit pas moins de dix-mille curieux chaque année, s’ouvre aujourd’hui à d’autres régions ,et même à l’étranger avec des compagnies originaires de Catalogne ou de Belgique.
Cette année, sur l’île Piot, onze compagnies feront vivre le festival « L’Occitanie fait son cirque en Avignon », qui se tient en parallèle du célèbre festival de théâtre. Cinq sont d’Occitanie, et six sont invitées par la structure, et viennent de toute la France, et même de l’étranger. Quoi qu’il en soit, la programmation demeure très exigeante, et reflète parfaitement la vitalité et la diversité de la création circassienne contemporaine. Les représentations se dérouleront cette année dans trois lieux différents : sous chapiteau, sous un dôme dans un gymnase – aménagé en salle de spectacle – et en extérieur. Sur une journée, un parcours permettra de découvrir toutes les facettes de cet art qui séduit toujours autant. Car si aujourd’hui le cirque traditionnel dérange, le cirque contemporain, lui, récolte tous les suffrages et attire autant qu’il intrigue, constate Sylvianne Manuel, directrice de la Verrerie d’Alès qui fait partie des quatre structures qui pilotent le projet.
Depuis de nombreux mois, pour ne pas dire toute l’année, Sylviane Manuel participe au succès de l’événement. Plus proche géographiquement de l’endroit où se déroule le festival, c’est notamment elle qui travaille à la gestion du lieu. Un simple champ durant le reste de l’année qu’elle a pour mission de métamorphoser en un lieu accueillant et agréable à fréquenter. Une délégation qui demande une logistique importante, et une organisation sans faille : « Nous n’avons pas le droit à l’erreur à Avignon. Tout doit être pesé, calculé, mesuré, équilibré… C’est un gros événement, il est important que tout se passe bien ! »
Un tremplin de choix pour les élèves du Lido
Le Lido, enseigne toulousaine et circassienne de renom, impliqué dans le projet au même titre que la Grainerie, la Verrerie ou Circa, a quant à lui une place particulière sur ce grand échiquier. Si la structure reste une école, un centre de formation, elle a toutefois autant de poids que ses collègues dans le choix des compagnies, les prises de décisions et l’organisation. Là où son implication diverge, c’est dans l’intégration de ses élèves au festival, nous explique Aurélie Vincq chargée de projets et responsable de formation : « Le Lido participe activement à la mise en place du festival. Nos élèves montent et démontent notamment les chapiteaux, pour beaucoup, c’est une découverte et une confrontation aux réalités du métier. C’est un mois très formateur pour eux.»
Au-delà de l’aspect logistique, les jeunes talents auront aussi l’occasion de briller sur la piste. En effet suite à l’exigence, au professionnalisme et à l’encadrement dont ils ont pu bénéficier au Lido, ils sont tous aptes à présenter leurs propres projets aux côtés des professionnels. Certains sont partis sur de l’humour, d’autres sur quelque chose de poétique ou de plus technique. Ces premières représentations sont pour eux un véritable baptême du feu. Plus de six-cents professionnels assistent aux spectacles du festival, sans parler des compagnies professionnelles qui jouent dans la même structure qu’eux, c’est donc un booster pour eux, mais aussi un enjeu important et un facteur de stress dont ils ressortent grandis.
À quelques jours seulement du premier spectacle, la tension monte du côté des organisateurs et des compagnies. Depuis deux ans, grâce à des campagnes de communication d’envergures et une énergie importante déployée, le rendez-vous s’est taillé une place de choix au cœur du célèbre festival. Pour les organisateurs, cette réussite est multifactorielle, mais repose surtout sur la cohésion et la précision qui façonne cet événement. Cette année encore, plus de dix-mille spectateurs sont attendus sur l’île Piot pour assister aux quelque onze spectacles proposés quotidiennement.
Trois questions à Serge Borras, directeur de La Grainerie
Comment le projet « L’Occitanie fait son cirque » s’est mis en place ?
Le projet est né de la volonté de la filière cirque en région, composée de l’école (le Lido), la fabrique (la Grainerie), le Pôle Nationale (Circa), puis un second pôle (la Verrerie). Nous avions cette volonté partagée et relayée par la Région Midi-Pyrénées – qui a été conservée par la Région Occitanie – de créer un événement comme celui-là. Bien sûr, aujourd’hui, nous déléguons du personnel, du matériel… Mais nous continuons à faire des kilomètres pour aller à la rencontre des compagnies, leur expliquer les enjeux, les atouts du festival.
Quel rôle la Grainerie joue dans ce festival ?
La Grainerie a pour mission l’organisation en général, et la sélection des artistes. Nous prenons aussi en charge tout ce qui est billetterie et communication, pendant que la Verrerie porte la régie technique et la production.
Quel est l’objectif du festival ?
Ce festival nous permet de faire rayonner le cirque d’Occitanie. Les élèves du Lido, en insertion professionnelle, peuvent se faire connaitre en présentant leurs numéros. Idem pour les jeunes compagnies qui, avec leurs premiers projets, font leur entrée dans la cour des grands. Ce festival reste la plus grande plateforme professionnelle pour le nouveau cirque aujourd’hui. Plus de 650 représentant·e·s de structures ou de collectivités de France et d’ailleurs le fréquentent. Côté public, nous pouvons nous glorifier d’un taux de remplissage avoisinant les 70 %… Quand on voit que la moyenne du Off d’Avignon est de moins de 40 %, nous ne pouvons qu’être fiers de fédérer tous ces amoureux du cirque !
Régis DARO
L’Occitanie fait son cirque
du 9 au 21 juillet 2018 en Avignon
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