Nul besoin d’avoir un bagage en Histoire de l’Art ou sémiologie pour prétendre à la lecture du travail du jeune homme. En se positionnant face au travail de Thomas Berthuel-Bonnes, le regardeur est immédiatement saisi par une émotion impliquée par ce geste, maîtrisé à force de répétition et de tension. La matière joue la superposition et se positionne avec plus de légèreté.
Le jeune artiste travaille depuis les débuts de sa création sur une forme ondulatoire qu’il répète. Celle-ci va s’enrichir lorsqu’il va découvrir l’œuvre d’Oscar Niemeyer et notamment sa réalisation brésilienne, le Musée d’Art Contemporain de Niteroi. Cette rencontre a été déterminante.
L’utilisation du béton permet à l’architecte des formes souples, et suggère des impressions d’élévation et de légèreté, la courbe devient sa principale structure grammaticale : « L’essence même de la nature environnante ». Le Musée de Niteroi a été décrit comme une fleur, une soucoupe volante. Le ciel fait partie intégrante de cet édifice dont l’accès par une rampe hélicoïdale accentue le dynamisme.
Légèreté, élévation, courbe, nature : des éléments que le jeune plasticien s’est alors approprié pour guider ses choix picturaux.
Comment coucher sur la toile une interaction entre le mouvement, la nature et la couleur ?
Tel est son projet. Les nuances de bleu, la fluidité illustrent l’agitation du ciel, mais le mouvement est contenu par des formes abstraites, qui définissent une chorégraphie maîtrisée. Conforme à l’instabilité, et paradoxalement à l’irrévocabilité du ciel, il répand la couleur sans possibilité de repentir, par un mouvement unique avec de grandes raclettes, sur la toile au sol. La spontanéité de ce geste n’impose pas à ses toiles de limites mais au contraire, à une volonté de l’ouvrir vers l’indéfini, aspirant à ce que le spectateur prolonge ce chemin de l’œil.
À côté de sa peinture, des sculptures occupent une place importante dans la mise en scène. Très épurées, faites avec du fer de récupération, vieilles ossatures de béton armé, elles agissent comme les squelettes d’un monde rouillé ou le ciel bleu est à venir. Rappelant aux spectateurs la brièveté de la vie et de ses constructions, ces sculptures reprennent la phrase d’Oscar Niemeyer « La vie est un souffle ».
Après avoir exposé à Paris, Berlin et Londres, Thomas Berthuel-Bonnes nous fait le plaisir de nous ouvrir exceptionnellement les portes de son atelier le samedi 23 juin de 10h à 19h.
Alice Lambert
Studio Lachapelle
Lieu Dit Lachapelle
31220 Mondavezan
Tel : 06 24 96 77 54