Comme chaque année, le Marathon des mots propose un programme vaste et multiculturel. Pour cette nouvelle édition, la lusophonie – entre autres thématiques – est mise à l’honneur. Voici quelques auteurs qu’il sera possible de suivre.
Le fils de mille hommes de l’angolais Valter Hugo Mae
Qui sont Crisostomo, la Naine, Alfredo, Camilo, Isaura, Matilde et les autres personnages du dernier roman de Valter Hugo Mae ? Ce sont des êtres perdus qui vivent des histoires solitaires et uniques à la fois. Des individus différents, originaux qui par le fruit du hasard – ou du destin ? – se retrouvent réunis autour de Crisostomo. Crisostomo est un pêcheur qui vit seul. Sa vie le pèse alors il décide d’adopter un fils, puis de se choisir une femme, et finalement de créer une famille fantasque où toute sensibilité est autorisée et toute différence est acceptée.
Valter Hugo Mae décrit le parcours de chacun de ses personnages avec beaucoup de poésie et de tolérance. Les pages se lisent comme une fable qui fait du bien.
Le fils de mille hommes, Valter Hugo Mae, Métaillié, 192 p.
Les Mémorables de la portugaise Lidia Jorge
Lidia Jorge s’attaque dans son dernier roman à un des moments clés de son pays : la révolution des œillets. Le 25 avril 1974, les militaires et une partie de la population s’élèvent contre le pouvoir en place afin de mettre fin à 40 ans de dictature. A travers son personnage, Ana Maria, Lidia Jorge nous relate ce long chemin vers la démocratie. Ana Maria est chargée de préparer un reportage sur cet évènement qui a eu lieu depuis longtemps. Mais que reste-t-il de cette révolte ? Que sont devenus les acteurs qui ont lutté pour la liberté ? Ana Maria va le deviner et le rechercher grâce à une photo retrouvée dans le bureau de son père qui lui aussi a fait partie de ce mouvement de liberté.
Le roman interroge sur l’histoire individuelle et l’histoire collective. Quels souvenirs et quels impacts pour les générations futures ? Autant de questions qui sont posées dans Les Mémorables et dont les réponses sont parsemées au fur et à mesure que la narratrice avance dans ses recherches.
Les Mémorables, Lidia Jorge, Métaillié, 352 p.
Les ombres de l’Araguaia de la brésilienne Guiomar de Grammont
A l’instar des Mémorables, le roman Les ombres de l’Araguaia revient lui aussi sur des faits historiques et des évènements réels. Située sur un autre continent, Guiomar de Grammont raconte la guérilla qui eut lieu au Brésil dans les années 70. Des étudiants décident de former un groupe afin de se rebeller contre le pouvoir et de proclamer la libération des paysans. La réponse ne se fait pas attendre, ces utopistes seront chassés, pourchassés et souvent tués par une armada de soldats. Guiomar de Grammont raconte l’histoire d’un de ses rescapés qui tente de survivre. Il devra se cacher dans la forêt amazonienne, avec toutes les difficultés que cela suppose, et sans compter qu’il sera traqué par les soldats. Que va devenir Leonardo dans un tel guet-apens ? C’est la question que se pose Sofia qui cherche à retrouver, 20 ans plus tard, la trace de ce frère révolutionnaire qui a disparu. Grâce à un carnet énigmatique qui aurait appartenu à son frère, Sofia pourra lire les mots dans lesquels il se livre en plein cœur du danger.
Un roman palpitant, vif qui retrace une histoire lointaine et aussi une histoire de survie.
Les ombres de l’Araguaia, Guiomar de Grammont, Métaillié, 240 p.
Le Marathon des mots
Du 28 au 1er juillet 2018
Toulouse Métropole