Ouverte depuis tout juste une semaine, au cœur d’une friche industrielle toulousaine de renom, la forêt électrique intrigue. Cette salle de cinéma éphémère, à mi-chemin entre la salle fixe, la salle art et essai, et le multiplex, proposera durant la période d’aménagement du futur tiers lieu de la Cartoucherie, une programmation éclectique dans une ambiance conviviale. Un pari osé que se sont lancés trois cinéphiles passionnés, et qui séduit déjà autochtones et curieux !
Des plantes, des tables, des chaises, des sofas… Agnès Salson nous attend dans le bar de ce tout nouveau lieu atypique et chaleureux. Avec Johan Borg et Mikael Arnal, elle fait partie de ces trois cinéphiles passionnés, au projet audacieux et commun, d’imaginer, ensemble, la salle de cinéma du futur, hors des stéréotypes actuels. La séance de l’après-midi commence dans quelques minutes. Agnès doit aussi penser à la programmation à venir, au club qui se réunit ce soir pour élaborer le week-end de clôture de cette première saison. À J+ une semaine de l’ouverture le rythme est encore soutenu et pas toutes les habitudes prises, mais le lieu, lui, est bien en place et bien actif. « Avec Mikael, nous avions cette envie de proposer autre chose qu’une simple salle de cinéma. Nous avons effectué un tour de France des cinémas et exploré une centaine de salles aux projets novateurs. Puis nous avons sillonné une vingtaine de pays dans toute l’Europe, toujours dans cet optique d’aller voir ce qui se passe et ce qui peut se passer ailleurs. À notre retour, nous avons rencontré Johan, qui avait la même envie que nous, et nous avons proposé cette forêt électrique aux communautés territoriales et acteurs culturels qui œuvrent majoritairement sur le bassin toulousain. Ces derniers nous ont renvoyé vers ce site, et nous sommes ravis de pouvoir exploiter ce coin de halle ! »
Oppidea, la ville de Toulouse, Cosmoplis, des partenaires, des bénévoles… Ils ont tous œuvré pendant plus d’un an pour que le projet puisse voir le jour. Il a fallu emmener l’eau et l’électricité dans ces lieux, mettre les différents espaces aux normes… Mais aujourd’hui tout est en place : l’écran de 7 mètres, la grosse centaine de places, le bar, la boutique, le foyer chaleureux, les casques audio, pour ceux qui souhaitent profiter pleinement du son des projections. Tout a pris forme de la façon exacte dont l’imaginaient les trois associés. Quant au choix du nom, il s’est imposé aux associés. La forêt électrique laisse bien présager ce bouillonnement créatif et cette énergie nouvelle, emblème du projet.
« Nous avons remarqué que l’implication des spectateurs était de plus en plus importante »
Riches de leurs nombreuses expériences, les trois associés ont constaté que la place du public évoluait et prenait de plus en plus d’importance dans le fonctionnement des salles. Ce sont donc ces derniers qui ont été mis au centre de la forêt électrique. Depuis un mois, chaque samedi, de nombreux bénévoles se réunissaient dans les halles de la Cartoucherie, pour aider à la peinture ou au bricolage. Aujourd’hui, dans le fonctionnement du lieu, l’humain a aussi toute sa place. Que ce soit à travers le club des spectateurs qui réfléchit à une programmation originale ou dans la vie même du lieu (tenir le bar, la boutique, etc.), cette structure se veut avant tout humaine donc, et conviviale. Une centaine de bénévoles gravitent autour du concept, et un public de plus en plus nombreux se fédère déjà autour du lieu.
Une programmation audacieuse !
« Si nous avons voulu repenser le lieu, nous avons aussi voulu repenser sa programmation. Aller au-delà du long-métrage, s’aventurer dans les formats courts, même les clips, les séries, etc. Nous proposons aussi des conférences, des concerts, des rencontres… » Agnès Salson est enthousiaste. Cette possibilité de proposer autre chose que du cinéma conventionnel l’intéresse beaucoup. Avec des séances très mixtes (pour enfants, pour adultes), ou encore des événements qui intéressent certaines catégories de spectateurs plus que d’autres, comme des séances spéciales films d’horreur… La programmation est aussi éclectique qu’audacieuse ! « Notre club de spectateurs va aussi nous aider à élaborer la programmation du week-end de clôture du cinéma. Mais nous sommes très à l’écoute du public en général, et avons envie de proposer ce qu’il a envie de voir ou d’entendre… Prochainement des soirées autour de films de genre ou des soirées « festival d’aventure » ou concerts/documentaire sur la musique verrons le jour. Nous assumons ce programme décalé. Un festival sur le film de chien est même à l’étude… Notre objectif est de proposer des films à travers un angle atypique ! »
Ce lieu convivial, ouvert du mercredi au dimanche, est un véritable laboratoire pour ces trois passionnés qui ont des projets plein la tête. La programmation fonctionne par saison. L’actuelle se clôturera donc en juillet, et la prochaine sera certainement dévoilée en octobre prochain. Elle réservera encore bien des surprises. Agnès le promet !
Régis DARO
La Forêt Électrique
Les Halles de la Cartoucherie
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