L’ensemble toulousain de cuivres anciens a noué des liens musicaux fructueux avec l’organiste, claveciniste et chef d’orchestre américaine Gwendolyn Toth lors de multiples rencontres aux Etats-Unis. Dès 2014, puis au cours de deux tournées de l’ensemble en 2016 et 2017 réalisées à l’invitation de la musicienne, Les Sacqueboutiers ont collaboré avec elle pour leur plus grand plaisir. Sa venue à Toulouse prolonge ainsi le dialogue qui s’est établi sur les terres du Nouveau Monde !
Le 13 juin à 20 h, en l’église des Augustins, Gwendolyn Toth, à l’orgue Ahrend, Jean-Pierre Canihac, cornet à bouquin et Daniel Lassalle, sacqueboute, s’associeront dans un programme musical haut en couleurs de pièces de la Renaissance.
Reconnue comme l’une des plus grandes musiciennes américaines jouant des instruments anciens à clavier, Gwendolyn Toth pratique aussi bien l’orgue, que clavecin ou le pianoforte. The New York Times écrit à son sujet : « Ses compétences d’interprétation sont sensibles et intelligentes, et elle a clairement un don pour la conceptualisation du programme. » En tant que soliste sur des orgues historiques, elle a joué sur des instruments de grand renom aussi bien aux Pays Bas, en Italie, en Suisse ou en Autriche. Gwendolyn Toth est également chef d’orchestre et directrice musicale d’ensembles à caractères historiques. Elle a dirigé au Sadler’s Wells Theatreà Londres, au Brooklyn Academy of Music à New York, au Skylight Theatre à Milwaukee et au réseau de radio allemand à Cologne en Allemagne. Elle est la fondatrice et directrice de l’ensemble d’instruments virtuoses de New York, ARTEK. Sous sa direction, l’ensemble a publié le premier enregistrement nord-américain de l’opéra de Monteverdi, Orfeo. En 2001, elle a été honorée en tant que première récipiendaire du « Prix Newell Jenkins » pour son excellence dans l’exécution de la musique ancienne.
Elle vient donc à Toulouse pour deux concerts, le 12 juin pour un concert caritatif à la basilique Saint-Sernin où elle jouera le prestigieux Cavaillé-Coll (voir présentation), puis le 13 juin à l’église des Augustins afin de faire connaissance avec le bel instrument de Jürgen Ahrend.
C’est sous l’impulsion de Xavier Darasse, avec la complicité de Denis Milhau (à l’époque conservateur du musée des Augustins), et le soutien de la Ville de Toulouse, que naît en 1981, l’idée d’un nouvel orgue dans l’église du Musée. On fit alors appel au facteur allemand Jürgen Ahrend pour créer un instrument s’inspirant des dispositifs baroques de l’Allemagne du Nord. Cet orgue, racé et lumineux, se distingue par un son pur et cristallin, et une esthétique très polyphonique malgré la grande acoustique de l’église. Il se veut l’interprète idéal des œuvres des compositeurs allemands des XVIIe et XVIIIe siècles (tels que Dietrich Buxtehude, Heinrich Scheidemann, Johann Sebastian Bach…).
Le programme de la soirée du 13 juin rassemble un florilège de pièces pour orgue auquel se joignent parfois le cornet à bouquin et la sacqueboute, les cuivres favoris de cette époque d’effervescence musicale. Jean-Pierre Canihac et Daniel Lassalle, les deux directeurs artistiques des Sacqueboutiers mêleront leurs voix à celle, hautement polyphonique, du grand orgue.
L’entrée libre permettra à chacun de goûter les délices d’un répertoire musical riche et coloré.
Serge Chauzy
une chronique de ClassicToulouse
Ensemble de cuivres anciens de Toulouse
Gwendolyn Toth, orgue
mercredi 13 juin 2018