Pacific Rim Uprising, un film de Steven S. DeKnight
Allez, ne tournons pas autour du pot cent sept ans, cette suite du miraculeux Pacific Rim de 2013, signé Guillermo del Toro, est loin de son grand-frère. Très loin même… Il se passe 10 ans après, soit en 2035. Les Terriens, grâce à la puissance de gigantesques robots, les jaegers, sont venus à bout des kaiju, monstres endormis dans les entrailles de notre planète et brusquement mis en éveil.
En fait, l’histoire va se répéter. Le scénario un peu moins et c’est là le talon d’Achille du premier long de ce réalisateur. Confus et simplement animé par le désir de fournir des scènes de baston entre robots (Transformers n’est plus très loin !) et entre jaegers et kaiju, ledit scénario ne fouille aucun personnage et encore moins ce qui faisait l’originalité du premier opus, le fameux procédé de dérive qui connecte entre eux les cerveaux des humains manipulant les jaegers de l’intérieur.
Bien sûr les affrontements entre ces gigantesques cousins de Godzilla et les robots sont titanesques et il ne peut en être autrement. Mais attention, nous sommes en 2018 et de l’eau a coulé sous les ponts des effets spéciaux et ces derniers ne sont plus suffisants pour justifier un film. D’autant qu’ici, comme souvent d’ailleurs dans le genre, les comédiens font plutôt de la figuration, qu’il s’agisse de John Boyega ou du fiston de Clint Eastwood, Scott. Soulignons tout de même la performance de l’acteur Burn Gorman, épatant dans son rôle de savant aussi anxiogène…qu’efficace. Un troisième et dernier épisode est en cours. Cette fois, ce sont les Terriens qui vont se rendre dans la fameuse faille au fin fond de l’océan, porte de sortie des redoutables kaiju. Guillermo del Toro a abandonné la réalisation de Pacific Rim Uprising pour tourner La Forme de l’Eau. Bonne idée, non ?
Robert Pénavayre