Jusqu’aux beaux jours : une trace musicale à Toulouse (2/3)
Voilà, on y est, au creux de l’hiver… Tout est en place : plafond bas (souvent) côté météo, torpeur des hivernants, et moteur en bas-régime qui peine à emmener les bonnes résolutions du jour de l’an plus haut que l’horizon d’une actualité désespérante. Il est temps de poser quelques jalons dans l’agenda, de rythmer une montée en dynamique au fil de quelques concerts en immersion, là où la magie opère souvent.
Après 17 ans passés sur les chemins de traverse, on peut dire que l’idée d’Hervé Suhubiette tient la route. Et quel voyage à chaque fois : dénicher, mettre en lumière des jeunes talents de la chanson francophone et les afficher – le temps d’un festival – aux côtés de quelques artistes fidèles, aujourd’hui plus reconnus mais toujours « enragés » du texte et de la mélodie qui font mouche.
Détours de chant est affaire de passionnés. Quelles que soient les expressions : classique, électro, rap, swing, slam, trad, jazz, celtique, la base demeure la chanson et les histoires qu’elle raconte.
Pour cette édition, 46 artistes sont proposés dans 20 lieux du grand Toulouse. La programmation a été élaborée par l’équipe du Festival en association avec les responsables artistiques des salles participantes. Chacun peut lire l’affiche de cette année et l’apprécier selon ses coups de cœur, être moins emballé par l’un ou l’autre. Il en va ainsi des festivals. Mais au final, ils rassemblent, et c’est ce qui compte.
Impossible de présenter tous les artistes : le programme, imprimé ou accessible sur le site Détours de Chant, fait de la réclame nuancée pour tout le monde.
Voici alors une sélection, subjective – chacun sa définition de la musique « remuante ».
Un chèque en blanc, les yeux fermés, pour Emily Loizeau, Tête d’affiche avec « Mona ».
Cette fille carbure à l’imaginaire et à la sincérité sans calculer. D’album en album, l’invention poétique fait la trame de ses compositions autant qu’elle les ornemente. Son nouveau spectacle « Mona » bouscule encore les formes, puisqu’il a d’abord été créé comme pièce de théâtre. Beaucoup d’humanité dans le regard qu’elle porte sur le monde, quand ce n’est pas l’émerveillement qui la traverse. Ça en fait une artiste attachante, à laquelle on se connecte facilement pour le concert-voyage. Elle sera avec ses musiciens (dont le guitariste Csaba Palotaï déjà chroniqué ici pour unEP solo) le 31 janvier à L’Escale (Tournefeuille).
On ira écouter NOSFELL, pour découvrir ce phénomène dont les concerts sont annoncés comme d’inoubliables expériences émotionnelles. (01/02 au Théâtre des Mazades).
Au Métronum, Fantazio et Théo Ceccaldi pour leur spectacle « Peplum », balade imaginaire composée sur une suite de chansons intimes de Fantazio, habillée « jazz » par Théo Ceccaldi et interprétée par un set de musiciens aussi solides sur leur bases classiques qu’inventifs au service de la fête onirique qui s’annonce ! (30/01)
MEDHI CAYENNE : c’est lui le sensible exacerbé Canadien qu’on ira écouter au Taquin – le club Jazz aux Amidonniers où on se sent si bien ! (23/01)
Pour la poésie à mains nues, on file au Bijou : LEOPOLDINE HH (23 et 24/01) et LAURA WILD (le 27/01).
JANE FOR TEA pour le charme (25/01 au Centre d’Animation de Lalande), LEILA HUISSOUD pour la pêche (25 et 26/01 au Bijou), L’AFFAIRE SIRVEN pour la découverte (27/01 – Bijou).
Pour ceux qui aiment les retrouvailles, JULIETTE sera à La Halle aux Grains (02/02), à tracer sa route bien à elle, jamais déviée, et pourtant regardez : n’est-elle pas devenue à sa façon une des grandes dames de la chanson française ? C’est l’autre tête d’affiche du festival.
Et puis plein d’autres, classiques, exotiques, remuants … Demandez le programme !
Du 23 janvier au 03 février 2018 à Toulouse et alentours.
Programme, billetterie, renseignements: detoursdechant.com/