Le Grand Jeu, un film d’Aaron Sorkin
Les biopics sont de sortie au cinéma en ce moment. Après les malheureuses aventures de John Paul Getty III, voici celles, non moins dangereuses mais un brin plus glamours, de Molly Bloom. Cette jeune femme devient, au début des années 2000, la reine des parties de poker privées. Elle les organise, plus ou moins clandestinement, dans des palaces californiens. Des célébrités de tous milieux : cinéma, sport, affaires et autres sont reçues dans des lounges somptueux.
Avec une mise d’entrée de 250 000 $, seuls de richissimes joueurs, plus ou moins doués, peuvent s’assoir autour de la table. Ses parties deviennent célèbres et être invité par une pareille hôtesse devient un must. Faux-pas fatal cependant, Molly décide d’exporter son affaire à New York. Là elle doit faire rapidement face non seulement à la mafia russe mais également au FBI que piste cette dernière. La scène liminaire de ce film est sans ambigüité, Molly Bloom est découverte. En une savante conjugaison, le réalisateur, également scénariste, c’est d’ailleurs son métier de base, métier dans lequel il est devenu une star, le réalisateur donc filme le combat de Molly (superbe, flamboyante Jessica Chastain) et de son avocat Charlie Jaffey (Idris Elba, assez convaincant) contre la Justice, combat, il faut bien le reconnaître, tiré par les cheveux. Mais ledit combat est aussi le portrait d’une femme, Molly, ancienne championne de ski, qui n’hésitera pas à se mettre en danger face au juge, en ne donnant pas la liste de ses clients, chose qui lui aurait ouvert immédiatement la voie de l’impunité.
Pour son premier long, Aaron Serkin frappe fort, sachant donner un rythme d’enfer à un montage fait de flash-back parfois stroboscopiques, creusant les arcanes d’un jeu de cartes où le mensonge est roi. A l’occasion un rien bavard (!), ce film s’appuie sur le livre que vient de sortir Molly Bloom et renvoie à ce monde nocturne et opaque, frelaté et, en fait, aussi pathétique que désespéré. Il tente aussi une approche psychanalytique du comportement de Molly au travers de sa relation avec son père (Kevin Costner en roue libre…). Mais le meilleur est vraiment dans ces parties et la violence qu’elles contiennent. Précision, il n’est pas utile d’être un expert dans ce jeu pour en percevoir toute l’agressivité qu’il sous-tend.
Robert Pénavayre
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Jessica Chastain – Une actrice aujourd’hui hyper bankable
Danse et théâtre occupent ses jeunes années, puis la télévision avec des petits rôles dans des séries comme Urgences. En 2007, elle a 29 ans, le réalisateur Dan Ireland la met devant sa caméra. Un premier long métrage pour cette jeune actrice et le début d’une fulgurante carrière dans le 7ème art. En effet, très rapidement elle va être choisie par des cinéastes tels que Terrence Malick, Jeff Nichols, Tate Taylor, John Hillcoat, Kathryn Bigelow, Christopher Nolan et bien d’autres. Avec près de 40 films à son compteur, elle est aujourd’hui l’une des stars les plus bankables de la planète cinéma contemporaine.