Catherine Ringer et le supplément d’âme des Rita Mitsouko au Bikini de Toulouse (28 nov.2017)
Quel concert mémorable : show brillant, puissant, qui a vu affleurer ou se précipiter émotions, célébrations, et fête colorée. Comme il en va du cours d’une onde au gré de tout ce qu’elle traverse. Catherine Ringer, c’est encore l’élan des Rita Mitsouko bien sûr, mais pour arriver jusqu’ici – c’est-à-dire au chaud dans nos cœurs toujours gamins, le carbure c’est sa foi dans la vie, sa braise, et les étincelles qui en jaillissent.
Elle est la grande dame sans chichis, élégante jusque dans son pastiche des tralalas des divas : elle, c’est une vraie frangine. Elle partage un rock pêchu, des éclats de rire, une danse endiablée, des tendresses sur l’âge, le souvenir de Fred Chichin (dites-moi que c’est sa grande guitare folk qu’elle joue sur quelques titres au milieu du set ?!!) et, l’œil brillant, les bras grand ouverts, un irrésistible « C’est quand même bien, la vie !! »
Comment résister si elle nous prend par tous les bouts : arabesques de ses mains graciles, sourires, et déboîtés du cou qui agissent comme le teaser d’un Marcia Baïla de légende qui finira par arriver, électrisant un public à l’unisson déjà bien chauffé par le Don’t forget the night des premières heures et enchanté par les titres de son dernier album Chroniques et Fantaisies qui aligne, comme toujours, fantaisies – parfois déjantées et mélancolies douces.
Soutenue par de riches nappes harmoniques avec Nicolas Lienard aux claviers et la rythmique solide de Franck Amand, sa voix est toujours cet orchestre généreux qui laisse fuser à l’envi les arias de ses hauts-couturiers : les riffs baroques du guitariste Paul Pavillon, et la grande classe de Noel Assolo avec ses basses tantôt girondes, tantôt funky en diable – et que dire de son break frontstage en mode slap (combien dans les vappes ? +1).
Le show était brillant, puissant, mais voici ce qui le résume le mieux à mes yeux. Parce que tout ce qu’on voit dans ce live de 2004 était présent en substance ou dans l’air au concert du Bikini de Toulouse : le panache, les couleurs, et les yeux qui brillent.