J’aime la rentrée, et cette année tout particulièrement, car la musique ne me quitte pas. Cette saison musicale s’annonce aussi riche que cet été.
L’été a été une moisson de moments forts au niveau culturel. Pas moins de trois festivals en « Grande Provence »…
Premièrement, le festival d’Avignon ou deux spectacles avec musique m’ont convaincu que les mélanges de genres créent des merveilles. Juliette Binoche et Alexandre Tharaud font magiquement renaître l’âme complexe et tourmentée de Barbara. Nous avons rencontré Barbara : la femme, la musicienne, l’amante , la chanteuse et la petite fille, en un kaléidoscope qui nous a submergé d’émotions. Robin Renucci et Nicolas Stavy nous ont entrainé très loin. D’abord physiquement, à Boulbon bourgade, au charme fort, dominé par un château encore debout. Puis en un voyage dans les enfances d’écrivains qui avec des mots de poètes nous livrent la quintessence de l’enfance que nous tâchons d’oublier.
Ce lien, texte-musique, qui convoquent une belle intimité dans les spectacles, est le but de Catherine Kauffmann Saint Martin, avec sa courte saison de fin d’été « Musique en Dialogue », dans la sublime chapelle des Carmélites à Toulouse. Après une recherche de la note bleue dimanche dernier, c’est ce dimanche qu’il sera question, entre voix sublime et guitare et texte, de chercher l’émotion amoureuse. Il s’agit de la création d’un nouveau spectacle :
dimanche 3 septembre à 16h : RIEN N’EST BON QUE D’AIMER, Pauline Viardot, La Malibran, Franz Liszt, Alfred de Musset … et leur entourage.
Avec Magali Léger, soprano – Laure Urgin, récitante – Marie Vermeulin, piano. Création.
lien vers l’annonce du spectacle
J’ai particulièrement été sensible à la beauté d’interprète de Magali Léger dans le Stabat Mater de Pergolèse donné par les Passions à Montauban.
Le deuxième festival est celui de la Roque d’Anthéron. Ce dernier est une sorte de Mecque du piano qui dure un mois. Un mois de pur bonheur entre récitals à piano seul, concerts avec orchestre et musique de chambre. Nous y avons été invité et avons avec plaisir rendu compte sur classiquenews.com des six concerts. Il en est un qui a été un sommet d’émotion, c’est celui d‘Adam Laloum que nous aimons tant entendre à Toulouse. Notamment au Théâtre Garonne, ou au Cloitre des Jacobins ou encore à la Halle aux Grains.
Cet artiste, sensible et intègre, aime le partage et excelle en récital mais il faut également connaitre sa sensibilité d’écoute et sa générosité de compagnon en musique de chambre. C’est la troisième année qu’il est le directeur artistique des « Pages musicales de Lagrasse ». Lors du premier concert hier soir le choc a été incroyable. Le lieux était magique. L’église Saint Michel mérite par sa beauté et sa parfaite acoustique des rencontres de cette qualité. À la manière du grandiose festival de Prades , où nous étions l’an dernier, les artistes changent pour chaque œuvre. Les musiciens restant plusieurs jours, il est ainsi possible de les entendre durant plusieurs soirs. Je rendrai compte en détail de la magie de cette première soirée, mais le festival mérite que les amoureux de l’émotion musicale nourricière fassent la route, elle-même très belle, vers Lagrasse.
Le troisième festival est « Les Chorégies d’Orange ». Là aussi forte charge émotionnelle, même si la production d’Aida n’était pas des plus parfaites, je retiens néanmoins la magnifique performance de l’artiste, Anita Rachnelishvili, mezzo-soprano.
Pour cette rentrée, le Capitole se fait un peu attendre mais nul doute que Tiefland fera de cette rentrée une rentrée fracassante.
Celle de Piano aux Jacobins se fait dès la semaine prochaine et sera, pour notre plus grands plaisir, la prolongation de l’été au Cloître des Jacobins.
J’aime la rentrée oui, presque autant que l’été et les vacances… Et surtout j’aime les petits festivals autant que les grands !!!!
Hubert Stoecklin
Liens utiles:
Musique en dialogue au Carmelites.
Les pages musicales de Lagrasse.