Valerian et La Cité des Mille Planètes, un film de Luc Besson
Vous sortirez de ce film en quête de superlatifs, et si vous avez la chance d’avoir une salle « ICE » (CGR) à proximité, n’hésitez pas car l’un des atouts principaux de cette réalisation est certainement sa beauté plastique. Ce que vous allez voir est renversant de couleurs, de formes, de perspectives, de mouvements.
Inspiré, d’assez loin faut-il dire, des aventures imaginées par Mézières et Christin il y a un demi-siècle pour la revue Pilote, ce film nous met sur les pas de deux agents spatiaux-temporels : Valerian et Laureline, dans un 28ème siècle qui dépasse notre imagination. Ces deux-là, dont on devine assez rapidement la romance sous-jacente sur le thème « je t’aime, je te hais », sont chargés d’enquêter sur cette fameuse planète Alpha dont le cœur semble être irradié. Auparavant nous aurons fait la connaissance, en une séquence liminaire, des Pearls, étranges et pacifiques créatures vivant en harmonie céleste sur la planète Mül. Pas de chance, les voilà quasiment décimés et leur planète anéantie. Nos deux héros ont pour mission d’aller récupérer un « objet » un peu particulier qui se trouverait dans le Big Market, supermarché virtuel intergalactique comprenant un million de boutiques s’étageant sur 500 niveaux. De quoi amplement se ruiner.
L’action se situe ici dans deux univers parallèles, et c’est totalement bluffant. Ce n’est que le début. La suite va vous tenir en haleine et vous faire pénétrer des mondes dans lesquels vous allez vite perdre pied. Et c’est cela qui est génial dans ce film. A un moment, Luc Besson vous conseille de lâcher prise et de vous laisser embarquer dans une espèce de contes et légendes du futur où tout est permis. Cela dit, l’enquête avance et un thriller de la meilleure eau se met en place, réservant ses plages d’action bien sûr, mais aussi de suspense et d’émotion. D’humour également… La BO, signée Alexandre Desplat, ajoute à l’émerveillement que procurent chaque plans. Recréant les deux héros, Luc Besson a confié Valerian au jeune américain Dane DeHann, un comédien qui n’en finit pas d’accumuler les performances (A Cure for Life, Life, …). Il est ici absolument épatant. A ses côtés, la toute jeune Cara Delevingne (24 ans !) lui tient la dragée haute, voire plus… Sa Laureline a un tempérament d’enfer et elle l’incarne à la perfection.
Luc Besson nous avait promis des étoiles plein les yeux. Pari tenu !
Robert Pénavayre
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Luc Besson – Le wonder boy français frappe fort
Le jeune Luc, contraint d’abandonner une carrière de plongeur professionnel à la suite d’un accident, se tourne définitivement vers le cinéma. Couronné à Avoriaz en 1983 pour son premier long : Le dernier combat, ce parisien bon teint de 24 ans alors, démarre derechef une carrière dans laquelle il va enchaîner d’énormes succès et de cuisantes défaites. Au titre des premiers, il faut citer Subway, Le Grand Bleu, Nikita, Léon, Le Cinquième élément. Touche-à-tout aventureux, voire téméraire, il crée sa maison de production, une maison qui va s’imposer rapidement au plan international. Souvent assassinés par la presse spécialisée, ses films vivent ensuite un véritable âge d’or auprès du grand public et des cinéphiles.