Il en est ainsi dans tous les théâtres lyriques du monde. Entre la problématique des nominations et celle des programmations 3 à 4 ans à l’avance, les années de transition voient des figures de style pour le moins bizarres en termes de management. Le Théâtre du Capitole n’échappe pas à cette règle. Ainsi donc, la saison 2017/2018, largement pensée par Frédéric Chambert, modifiée à la marge par Jean-Jacques Groleau, sera gérée par Christophe Ghristi.
En ce vendredi 5 mai 2017, une centaine d’invités étaient conviés sur la scène du Théâtre du Capitole afin de découvrir le programme de la future saison de ce lieu emblématique et historique entre tous de la culture toulousaine. Les édiles métropolitains : Jean-Luc Moudenc, Président de Toulouse Métropole et Maire de Toulouse, Francis Grass, son Adjoint à la Culture et Marie Déqué, Déléguée aux Musiques, étaient entourés des responsables de cette vénérable institution : Jean-Jacques Groleau, Directeur artistique par intérim, Christophe Ghristi, Directeur artistique à partir du 1er septembre 2017, Kader Belarbi, Directeur de la danse et Janine Macca, Administratrice générale. Après avoir souhaité la bienvenue à Christophe Ghristi, chaleureusement remercié et félicité Jean-Jacques Groleau pour le travail qu’il est en train d’accomplir jusqu’à la fin de la présente saison et salué bien bas le travail réalisé par Janine Macca qui voit arriver très prochainement l’heure de sa retraite, Jean-Luc Moudenc a laissé le soin à Jean-Jacques Groleau de présenter la programmation à venir. Par rapport à la saison qui s’achève, nous constatons une certaine stabilité, c’est-à-dire, un opéra en moins, certes, mais un concert du chœur en plus, qui s’en plaindrait, et autant de Midis du Capitole, dont un particulièrement prestigieux.
Une programmation lyrique de répertoire d’un bel éclectisme
Le spectacle d’ouverture est peu donné en France, c’est le Tiefland d’Eugen d’Albert (1864-1932), un compositeur écossais dont cette œuvre est à peu près la seule représentée aujourd’hui de par le monde, un ouvrage oscillant entre néo-wagnérisme et post-vérisme à l’italienne, spectacle qui sera aussi la création de cet opéra au Capitole, un opéra qui nous amènera directement dans les Pyrénées catalanes. Une découverte pour beaucoup certainement.
Ce titre excepté, la suite appartient au grand répertoire.
Jugez-en : La Rondine, de Giacomo Puccini, dans la magnifique production maison signée Nicolas Joel, La Walkyrie de Richard Wagner, toujours dans la somptueuse production de Nicolas Joel, trois représentations en version concert de l’Orphée et Eurydice de Christoph Willibald Gluck, sous la direction de Christophe Rousset, l’inoxydable et plébiscitée Carmen de Georges Bizet pour 7 représentations avec le Don José de Charles Castronovo, excusez du peu, Macbeth de Giuseppe Verdi, qui sera porté par cet immense baryton qui s’affirme aujourd’hui comme l’un des plus grands « verdi » de notre temps : Vitaliy Bilyy, assurément l’une des plus belles découvertes de Frédéric Chambert, enfin la saison se terminera avec une reprise de La Clémence de Titus, de Wolfgang Amadeus Mozart.
Parmi les quatre Midis du Capitole, il en est un qui va faire courir la foule des mélomanes, celui du 12 avril 2018 car il sera assuré par l’excellent ténor russe Dmitry Korchak, celui-là même qui triompha sur notre scène dans Le Barbier de Séville et Don Giovanni. Tarif unique 5 € ! On croit rêver pour entendre un artiste que se disputent New York, Vienne, Berlin, etc. !
Les trois concerts du chœur, eux aussi, vont attirer un public nombreux car notre phalange, sous la direction d’Alfonso Caiani, a atteint des sommets de qualité. Et de reconnaissance. A tel point que l’incontournable concert de Noël sera cette année doublé. C’est dire ! Nul doute que le programme du mois de juin et ses grands chœurs d’opéra fera le plein également.
En conclusion, une année qui, sans être révolutionnaire, nous apportera son lot de satisfactions, tant en termes de découverte d’ouvrage (Tiefland) qu’en termes de nouveaux chanteurs, une saison qui a aussi tous les arguments pour faire (re)venir en masse un public vers ce lieu chargé de mémoire.
Robert Pénavayre
une chronique de ClassicToulouse
Saison 2017 / 2018
Thé
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