Pour fêter un événement musical reliant l’Aragon à l’Occitanie, l’Association La Dame d’Aragon programmait en cette fin avril 2017, en la Cathédrale Saint Etienne de Toulouse, deux concerts autour du célèbre Requiem de Mozart, œuvre emblématique de ce compositeur de génie, foudroyé à l’âge de 35 ans.
Président fondateur de cette association, le Toulousain Rubén Velazquez de Pinto travaille depuis de nombreux mois à la réalisation de ce double évènement qui permit à la Cathédrale d’afficher complet lors des deux soirées. Pour ce faire, il a réuni différentes forces autant espagnoles que françaises. Il en est ainsi de l’Orchestre du Royaume d’Aragon, du Chœur Amici Musicae de l’Auditorium de Saragosse, de l’Ensemble vocal du Conservatoire de musique et de danse de Blagnac, de l’Ensemble vocal Euphonia d’Aussillon et des Chœurs du Grand Toulouse, au total près de 250 exécutants placés sous la direction de Ricardo Casero. Avec les mêmes interprètes, ce Requiem a été donné il y a quelques semaines à Saragosse avec un énorme succès. En ce 21 avril, ce qui impressionne le plus à l’écoute de cette foule d’artistes est certainement leur discipline, leur cohésion, leur musicalité, leur sens des nuances et aussi l’intense émotion qui se dégage de leur interprétation. La direction de Ricardo Casero est aussi précise que large, ample et attentive à l’acoustique spéciale de la Cathédrale. Un modèle de ferveur.
Les parties solistes étaient chantées par Magali Bourdon, soprano au timbre lumineux, Marie Cubaynes, née dans une famille d’artistes toulousains bien connue, mezzo d’une belle couleur chaude et veloutée, Emmanuel Faraldo, un argentin au ténor d’un soleil étincelant et Sévag Tachdjian, baryton-basse libanais dont les splendides harmoniques de sa tessiture se déploient dans un large phrasé. En liminaire à ce Requiem, Pierre Barthez, titulaire de l’orgue de Saint Etienne, donnait sur cet instrument la Fantaisie en fa mineur pour orgue K 608, de Mozart bien sûr.
Une belle soirée qui, en ce 21 avril, ne pouvait se terminer ainsi et c’est donc, devant une salle debout applaudissant à tout rompre que l’ensemble bissa le Kyrie du Requiem.
Souhaitons longue vie à cette association et à ses initiatives transfrontalières permettant de conjuguer des talents voisins dont l’unisson ne peut que rapprocher deux provinces sœurs sur bien des points.
Robert Pénavayre