Fondé en 1982 par Marc Minkowski, l’ensemble Les Musiciens du Louvre s’est donné comme mission de faire revivre les répertoires baroque, classique et romantique sur instruments d’époque. Cet ensemble, qui prend ainsi une part active au renouveau baroque, sera à Toulouse le 31 mars prochain à l’invitation de la saison Grands Interprètes pour une exécution exceptionnelle de la Passion selon Saint-Jean de Johann Sebastian Bach.
Depuis plus de trente ans, Les Musiciens du Louvre pratiquent une relecture des œuvres de Haendel, Purcell et Rameau, mais aussi de Haydn et de Mozart ou plus récemment, de Bach et de Schubert, tout en jouant également Rossini, Offenbach, et Wagner. Abordant très jeune la direction d’orchestre, Marc Minkowski est régulièrement à l’affiche à Paris mais aussi à Salzbourg, Bruxelles, Venise, Moscou, Berlin, Amsterdam, Vienne, Aix-en-Provence… Directeur artistique de la Mozartwoche (Semaine Mozart) de Salzbourg depuis 2013, Marc Minkowski a été nommé directeur de l’Opéra National de Bordeaux Aquitaine, à partir de septembre 2016. Fréquemment invités au cours des saisons Grands Interprètes, Les Musiciens du Louvre abordent cette fois l’une des œuvres de Bach les plus intenses et les plus aboutie. Cette Passio secundum Johannem ou Passion selon Saint-Jean BWV 245 hérite d’une très ancienne tradition remontant au Moyen-Âge et consistant à chanter la Passion du Christ pendant la Semaine Sainte.
En 1723 la famille Bach s’installe à Leipzig. Sa nomination comme Cantor de l’église Saint-Thomas change considérablement son activité musicale. En effet, de 1717 à 1723, Bach était Kapellmeister (maître de chapelle) à la cour du Prince Léopold d’Anhalt-Köthen, dont les convictions religieuses calviniste lui interdisaient la musique d’église. A l’opposé, à Leipzig, la pratique musicale religieuse atteint une intensité jamais égalée. Johann Sebastian doit composer pour les soixante dimanches, fêtes et offices. Outre la musique d’orgue, les cantates et pièces diverses, il a à cœur de créer des œuvres plus vastes pour des cérémonies particulièrement importantes. En 1724, pour son premier Vendredi Saint à Leipzig, il dirige les étudiants et les musiciens municipaux pour exécuter une « musique figurée » d’amples proportions déployant des trésors d’invention dramatique : sa première Passion, celle qui restera aussi sous le nom de Johannes Passion.
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Cet oratorio pour chœur, solistes et orchestre, jouée pour la première fois dans l’Église Saint-Thomas de Leipzig le Vendredi Saint 1724, soit le 7 avril, relate et commente la Passion du Christ d’après l’Évangile de Jean. Son livret est essentiellement composé d’extraits de cet Évangile, traduit en allemand par Martin Luther. La partition est constituée d’une alternance de récitatifs, déclamés par l’Evangéliste Jean (chanté par un ténor), et de chœurs relatant la Passion, dans laquelle viennent s’insérer des arias, des ariosos et des chorals venant apporter des commentaires ou des réflexions théologiques sur les événements évoqués. Les arias sont chantés alternativement par une soprano, une ou un alto, un ténor, une basse.
Il existe plusieurs traditions d’exécution de la partie chorale de cet oratorio, soit avec un grand chœur, soit avec un ensemble vocal constitué de solistes, un par partie. C’est cette dernière solution qu’a choisi Marc Minkowski. Huit solistes sont ainsi chargés de toute la partie vocale de l’œuvre. Il s’agit de Ditte Andersen et Hanna Husahr, sopranos, Owen Willetts, alto, Alessandra Visentin, mezzo-soprano, Fabio Trümpy et Valerio Contaldo, tenors, Stéphane Degout, baryton et Yorck Felix Speer, basse.
Serge Chauzy
une chronique de ClassicToulouse
Les Musiciens du Louvre
Marc Minkowski (direction)
vendredi 31 mars 2017 à 20h00
Halle aux Grains
Mécénat / Partenariats
Nathalie Coffignal
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Tel : 05 61 21 09 61
Marc Minkowski © Marco Borggreve
Musiciens du Louvre © ClassicToulouse