Le pape François, un film de Beda Docampo Feijoo et Eduardo Giana
Largement inspiré du best-seller d’Elisabetta Piqué : François, Vie et Révolution, ce film, au demeurant formidablement sympathique, tente de nous tracer un début de biographie style docu-fiction du pape François.
Utilisant des retours en arrière comme fil rouge narrateur, les réalisateurs nous présentent celui qui se fait alors appeler non pas éminence, titre auquel il a droit, mais Père Jorge, de sa prime jeunesse jusqu’à son élection à la fonction suprême. Tout cela sous forme de scènes pas nécessairement interconnectées directement. C’est ainsi que nous le voyons développer, furtivement, des sentiments pour la gent féminine, se disculper de rumeurs quant à ses activités sous la dictature militaire, aider un insoumis à passer les postes de police, renvoyer à ses études un membre du gouvernement lui demandant, pression à l’appui, de modérer ses prêches, visiter tel un saint des enfants malades, dont certains contagieux, etc. Porté par Dario Grandinetti (François), ce film se laisse voir un peu comme un livre d’images saint-sulpiciennes. S’égarant dans le conflit sentimental de la journaliste qui l’interviewe, il passe sous silence, ou presque, l’ardente volonté de ce pape du 21ème siècle de conjuguer Eglise et pauvreté. Une première ! Même si les allusions à ce dernier point sont présentes, elles ne font qu’émailler le discours. Sans en constituer le fond. Ce qui aurait dû être le cas. Mais c’est déjà le portrait d’un homme que l’on veut aimer.
Robert Pénavayre