Concert-promenade ; Festival de Prades 2016, 64 iéme édition ; Céret-Musée d’art moderne ; Le dimanche 31 aout 2016. Alain Fourchotte (né en 1943) : Intuizioni pour clarinette solo ; Luciano Bério (1925-2003) : Lied pour clarinette solo ; Johan Sebastian Bach (1685-1750) : suite pour violoncelle seul n°1 ; Eugène Auguste Ysaÿe (1858-1931) : Sonate pour violon seul n°3 ; Michel Lethiec et Isaac Rodriguez : clarinette ; Niklas Schmidt, violoncelle ; Ju-Young Baek, violon .
Concert promenade sous le signe de la beauté et de l’harmonie.
Le rendez vous du festival de Prades à Céret né de la volonté enthousiaste de Michel Lethiec directeur artistique du festival de Prades et de Nathalie Galllissot la directrice conservatrice du Musée est maintenant acquis et connaît un large succès public. Cette promenade au milieu des statues de Maillol de ses peintures, dessins et gravures ainsi que les oeuvres de ses deux amis Henri Frère et Joseph-Sébastien Pons a été un moment de toute beauté.
Les sonorités subtiles que Michel Lethiec obtient de sa clarinette, ses phrasés infinis, les couleurs si belles, les nuances si infimes (cette fin dans le silence… ) ont montré sa complicité avec l’œuvre écrite pour lui par Alain Fourchotte, Intuizioni. La méditerranée cette belle statue de 1905 qui valu à Maillol d’être repéré par la critique comme le public et qui a été célébrée par André Gide a semblé elle même déguster ses sonorités enchanteresses. Un public attentif se tenait autours du musicien et de la statue.
Puis à l’étage le brillant clarinettiste Isaac Rodriguez s’est lancé avec beaucoup de délicatesse dans le lied de Bério pour clarinette seul. Rythme aigu, nuance subtiles et sonorités surnaturelles de beauté ont enchanté le public de plus en plus à l’aise osant s’asseoir au sol.
C’est peut être à l’autre bout de la grande salle du premier étage sous le regard rempli de bonté de l’harmonie qu’un véritable moment de grâce a pris son envol. Le violoncelliste Niklas Schmidt avec beaucoup de simplicité et d’élégance a joué la première suite pour violoncelle seul de Bach. Maillol admirait et aimait Bach tout particulièrement trouvant entre la musique du Cantor et ses recherches un lien entre la qualité de la forme et du fond, une apparente simplicité reposant sur une construction des plus complexes et des recherches sans fins. Sa toute dernière statue inachevée, sans bras et pourtant d’une beauté si paisible, si bonne, si calme regardait les enfants émerveillés au pied du violoncelliste. Quelle plus belle image d’un présent paisible et d’un avenir plein de promesses peut ont trouver ?
Pour terminer cette promenade la salle suivante où les oeuvres des trois amis : Maillol, Frère et Pons se répondent avec tant d’intelligence c’est la jeune violoniste Ju-Young Baek qui avec beaucoup d‘aplomb de détermination et une musicalité délicate a semblé se jouer des difficultés de la troisième sonate d‘Isaÿe.
Le public a été ravi par ces émotions mêlées qui comblent de beauté les sens. Rassurent dans les qualités de l’humanité. L’oeil et l’oreille étant également à la fête.
Hubert Stoecklin