Histoire d’un phénomène
Actionnaire principal de Facebook, Mark Zuckerberg est le plus jeune milliardaire de la planète. Il pèse la bagatelle de 36 milliards de dollars ! Mais pour en arriver là, il a tout piétiné sur son passage. Amitié, honnêteté, rien ne lui a résisté. C’est ce que nous montre le dernier opus de David Fincher. Et pour nous conter cette fulgurante et véridique ascension, le réalisateur part du commencement et de cette invitation que lui font les frères Winklevoss que Mark côtoie journellement dans la prestigieuse université de Harvard. En fait, sans le savoir, ils lui proposent un Facebook en gestation. Mark a tôt fait de se l’approprier et de le développer. Rapidement, le réseau social franchira les murs de cette Université, puis l’Atlantique et tissera sa toile dans le monde entier. On compte aujourd’hui 500 millions « d’amis » sur Facebook, traduit en 76 langues différentes !
De trahison en trahison de toutes natures, Mark s’associe avec le fondateur de Napster, Sean Parker. A la suite d’une augmentation de capital, il évincera de Facebook son DAF et seul ami Eduardo Saverin. Les frères Winklevoss le traîneront en justice mais ne récupèreront « que » 65 millions de dollars. De procès en procès pour violation de la vie privée, vente ciblée de fichiers à des entreprises commerciales, etc., la vie de ce site communautaire n’est qu’une suite ahurissante de controverses. Hier sans concurrent sérieux, aujourd’hui il doit affronter la montée en puissance de Twitter.
Pas de stars pour ce film, mais du solide, en particulier le jeune Jesse Eisenberg, Mark totalement autiste, entièrement dévoué à la cause de sa « créature » internet, Andrew Garfield incarne lui, avec beaucoup de sensibilité, Eduardo Saverin, l’ami de Mark que ce dernier sacrifiera sur l’autel de sa mégalomanie, enfin Justin Timberlake est Sean Parker cet autre geek* pour qui l’aventure prendra rapidement fin. Soulignons une mise en scène magistrale pour un film stupéfiant !
Robert Pénavayre
*passionné, ici d’informatique