Après une brillante saison 2015-2016 qui a su réconcilier le public et son ballet, Kader Belarbi nous invite à approfondir la connaissance des chorégraphes majeurs de l’univers de la danse. Des reprises classiques ou contemporaines, une entrée au répertoire et une nouvelle version d’un grand ballet classique, tel est le menu que nous propose de Directeur de la Danse du Capitole.
Avec une Compagnie qui, malgré l’arrivée de nombreux nouveaux danseurs, a trouvé un équilibre et une cohésion de bon augure, Kader Belarbi a pris le pari de mêler classique, néoclassique et contemporain pour présenter un panorama qui saura séduire un large public.
La saison s’ouvrira, fin octobre, sur Le Corsaire, dans la version que le chorégraphe créa à Toulouse en 2013 et qui depuis a eu les honneurs des écrans télévisuels et a été représentée en Chine et en Italie, avant de se produire, enfin!, à Paris, au Théâtre des Champs Elysées en juin 2017, puis au Festival de Spoleto. Un grand ballet classique qui fait la part belle à la virtuosité des solistes mais aussi des ensembles.
Poursuivant son projet de collaboration avec Maguy Marin, et de « délocalisation » des spectacles, la Compagnie se produira, en décembre, au Théâtre Garonne pour un hommage à la chorégraphe toulousaine avec la reprise de ses ballets Eden et Groosland. Le superbe Salle des pas perdus, de Kader Belarbi, entré cette année au répertoire du ballet, complètera le programme.
En mars c’est le maître William Forsythe qui sera à l’honneur, entouré de deux de ses héritiers David Dawson et Jacopo Godani. Virtuosité, technicité et musicalité sont les qualités communes aux trois chorégraphes. Trois œuvres déjà présentées au public toulousain illustreront le travail de ces chorégraphes : The Vertiginous Thrill of Exactitude de Forsythe, qui explore le vocabulaire académique de façon très personnelle ; A Million Kisses to My Skin de Dawson, une œuvre jubilatoire qui avait conquis les balletomanes en 2014 ; A.U.R.A de Godani, de l’énergie à l’état pur.
Le programme du mois d’avril, fera date, nous n’en doutons pas, pour le ballet du Capitole. En effet, fidèle à sa défense du ballet classique, il nous offrira sa version de Don Quichotte, dont la création eu lieu en décembre 1869 au Bolchoï, dans une chorégraphie de Marius Petipa. L’universalité du mythe du Chevalier à la Triste Figure, ne peut que s’accommoder de l’universalité et de l’intemporalité de la grammaire classique. C’est le chef Koen Kessler, déjà complice pour La Reine Morte, qui dirigera la partition de Léon Minkus.
La fin de saison fera, en quelque sorte, la synthèse d’un siècle de danse. Chopiniana de Mikhaïl Fokine, ballet que le chorégraphe créa en 1909 au Mariinsky, fait clairement référence à La Sylphide de 1832, ballet romantique par excellence. A cette œuvre, hommage à l’idéal féminin, répond l’énigmatique MC 14/22 (Ceci est mon corps) d’Angelin Preljocaj, inspiré de l’Evangile selon Saint Marc, et qui fait son entrée au répertoire de la Compagnie. Deux esthétiques différentes, deux chorégraphes emblématiques de deux périodes si distantes, et Kader Belarbi souligne ainsi, à nouveau, toute la pérennité de cet art du geste et de la poésie qu’est la Danse.
Et tout au long de l’année, le Ballet du Capitole se produira en tournée. En France avec en novembre 2016, dans le cadre de la saison Montpellier Danse, la magnifique Giselle de Kader Belarbi. La Maison de la Danse à Lyon accueillera en décembre, Valser de Catherine Berbessou, puis Paris en juin avec Le Corsaire. A l’étranger, outre Spoleto, on murmure que Madrid, peut-être… La Compagnie participe ainsi au rayonnement du Théâtre du Capitole.
Cette saison verra également arriver de nouveaux interprètes. En effet, certains danseurs quittent la Compagnie à la fin de la saison. Ainsi nous ne verrons plus la brillante technique et l’élégante silhouette de Takafumi Watanabe qui rejoint son Japon natal. De même, Ilana Werner et Avetik Karapetyan s’apprêtent à voguer vers d’autres cieux. Trois danseurs solistes partent, mais il y a dans la Compagnie nombre de danseurs qui peuvent prétendre à ces postes, le niveau actuel du Ballet le permet !
Comme à l’accoutumée maintenant, chaque spectacle sera accompagné de plusieurs manifestations autour du thème des œuvres présentées. Les Rencontres ballet seront animées cette année par Florence Poudru, historienne de la danse ou Anne Pellus, chercheur en arts du spectacle. Les danseurs rencontreront le public lors des Cours de danse publics et des Carnets de Danse, propices aux démonstrations et aux débats avec les danseurs, les chorégraphes et les artistes invités autour des spectacles. Les Ateliers Danse s’articuleront autour d’une initiation à la pantomime à propos du Corsaire et de Don Quichotte. Osons Danser proposera des ateliers créatifs à la manière de Maguy Marin et de William Forsythe. Enfin le partenariat avec la Cinémathèque de Toulouse se poursuit avec Danse à la Cinémathèque, qui offre au public des films et des documentaires en relation avec les œuvres proposées.
Une saison qui s’annonce riche en évènements chorégraphiques. Les abonnements sont d’ores et déjà ouverts.
Annie Rodriguez
Une chronique de ClassicToulouse
Renseignements et réservations : www.theatreducapitole.fr