« Deadpool », un film de Tim Miller
Pour sa véritable première apparition cinématographique en haut de l’affiche d’un comic Marvel, Deadpool frappe fort. Très fort !
Spécialiste des effets spéciaux, Tim Miller nous livre ici son premier long en tant que réalisateur. Et c’est une réussite de premier plan non seulement pour lesdits effets spéciaux, assez décoiffants, mais également pour un scénario malin en diable dont les flashes-back superbement montés donnent un rythme incroyable à cette aventure de super-héros passablement incorrect. Pour ne pas dire ambigu… Soit donc le dénommé Wade Wilson (Ryan Reynolds absolument épatant), plus ou moins mauvais garçon, ancien des Forces Spéciales, mercenaire aujourd’hui, redresseur de torts en tous genres. Wade tombe raide dingue de la belle Vanessa (la somptueuse Morena Baccarin). C’est le grand amour partagé, scènes torrides à la clé. Patatras, Wade découvre qu’il est atteint d’un cancer généralisé. Contacté par une mystérieuse organisation qui lui promet une guérison complète, il va être l’objet d’une expérimentation médicale pour le moins dangereuse. C’est le dénommé Ajax (Ed Skrein, impeccable), aidé par la belle Angel Dust (Gina Carano, sculpturale), qui va pratiquer la transfusion. Le résultat est concluant. Exit le cancer mais, au-delà, voilà Wade doté de supers pouvoirs, dont celui de se régénérer. Seul hic au processus, il est devenu méconnaissable à faire peur, son épiderme ayant été salement abîmé. Et pour le coup, ce n’était pas prévu. Envolée la bluette avec Vanessa, qui ne sait d’ailleurs pas ce qu’est devenu son Roméo. Une seule solution, se revêtir complètement d’une combinaison. Elle sera rouge et noir. Deadpool est né et n’aura d’autre ambition que de retrouver Ajax et se faire refaire le portrait. Si tant est que cela soit possible…
C’est en fait un anti-héros qui nous arrive car la mise en abîme du classique super-héros est ici flagrante et jubilatoire. Dès le générique de début, lorsque le nom du réalisateur est remplacé par « un mec trop bien payé » et ainsi de suite, le ton est donné et il est clairement trash, voire assez souvent au-dessous de la ceinture de manière explicite. L’autodérision plane en permanence dans des dialogues au couteau. Un exemple ? Avant la fameuse transfusion, Wade demande à ce qu’il ne soit pas habillé en vert, référence au film Green Lantern dans lequel il jouait avec une combinaison verte, un film qui n’a pas eu vraiment beaucoup de succès. Sans parler des X men qui en prennent pour leur grade. Un feu d’artifice de virtuosité graphique, de combats épiques, de florilèges verbaux à ne pas mettre entre toutes les oreilles, voilà en résumé ce film…interdit au moins de 12 ans, tout de même ! On en redemande. D‘ailleurs retour sur les écrans en 2017.
Robert Pénavayre
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Ryan Reynolds – Deadpool, la consécration ?
Ce Canadien, qui flirte avec la quarantaine, a un corpus TV et cinéma assez impressionnant. En effet, c’est par dizaines que se comptent ses apparitions autant sur le petit que sur le grand écran. Et pourtant, à l’évidence, le triomphe, la consécration, la reconnaissance, tout cela lui échappe. Entre les films, dont certains vraisemblablement alimentaires, et ceux qui n’ont pas vraiment trouvé leur public, la liste des demi-succès, pour ne pas dire des demi-échecs, est longue. Ce n’est pourtant pas le physique plus qu’avantageux de cet athlète genre « arbalète » qui peut en être la raison. Le Deadpool de Tim Miller sera-t-il le révélateur d’un acteur au talent indiscutable ?