« Les Saisons », un film de Jacques Perrin et Jacques Cluzaud
Après Le Peuple migrateur et Océans, voici les deux Jacques les plus célèbres du cinéma animalier se confrontant à un autre sujet, celui des saisons, sujet par définition qui se répète un peu en boucle. Il est question ici de l’apparition de la forêt européenne il y a 12 000 ans après la fin de la dernière ère glaciaire.
Voici donc le temps de l’âge d’or sylvestre. Et de ses plus ou moins petits habitants : loups, cervidés, lapins, hiboux, hérissons, oiseaux de toutes sortes, renards, sangliers, lynx, etc. Sans oublier les humains qui déjà, à cette époque-là, peuplaient cet univers, vivant de la chasse et de la cueillette. Par le phénomène dit de l’imprégnation, traduisez que certains de ces animaux filmés ici sont pratiquement domestiqués car élevés par les techniciens du film, les prises de vues sont extrêmement rapprochées et donnent une illusion de proximité assez bluffante. Ajoutez à cela l’utilisation de drones hyper maniables et vous avez une petite idée des images qui défilent sous vos yeux, avec une belle proportion de jeunes animaux à faire chavirer le cœur le plus endurci.
Les dernières séquences de ce film nous définissent le projet final des réalisateurs : le problème de la cohabitation avec les animaux et le respect de la Nature qui en est le corollaire. La chasse intensive et ludique et la déforestation sont des événements graves pour l’avenir de notre planète et des espèces qui la peuplent. Dont nous ! Il n’y a rien de plus vrai.
Mais, malgré de belles images, qui ont cependant la fâcheuse manie de se répéter, quelques séquences spectaculaires et une pensée rousseauiste gentiment naïve, du moins telle qu’elle est exposée, ce film d’1h35 finit par paraître long. Tout en reconnaissant tout de même l’exploit de pareilles prises de vue, avouons notre déception par rapport aux deux premiers opus cités en liminaire.
Robert Pénavayre