Bérangère Vantusso s’approprie « Violet », de Jon Fosse, avec comédiens, musiciens et marionnettes au Théâtre national de Toulouse.
Au service des écritures contemporaines, Bérangère Vantusso développe un langage singulier avec des créations pour acteurs et marionnettes. Après « Kant » de Jon Fosse et « Les Aveugles » de Maeterlinck, elle revient au Théâtre national de Toulouse avec une nouvelle mise en scène d’un texte de Jon Fosse. Elle raconte la genèse de cette création: «Le choix de « Violet » a été guidé par le désir de poursuivre un champ d’investigation qui a pour particularité de mettre sur scène des marionnettes hyperréalistes. Leur présence sur scène est très troublante et ouvre un espace de jeu étonnant qui se situe au croisement de trois présences, celle de l’acteur, de la figure hyperréaliste et du poème du texte.»
«La pièce de Jon Fosse parle de la fragilité, la violence, la complexité de l’adolescence. Elle met en scène des adolescents de 15 ou 16 ans qui ont créé un groupe de musique, ils ne savent pas encore vraiment jouer. Ils répètent dans les sous-sols de l’usine abandonnée qui leur sert d’horizon au quotidien. Les tensions et les non-dits qui parcourent leurs relations font vibrer tous les bouleversements de la créativité, du mal être, de la sexualité, de la rivalité, du sentiment amoureux. Pour jouer ces adolescents, cinq marionnettes hyperréalistes seront un peu plus grandes que la taille humaine. Ce sont les corps maladroits des jeunes gens qui nous inspireront ces nouvelles sculptures.»
«Le bassiste Arnaud Paquotte réalise depuis dix ans toutes les musiques, en live ou enregistrées, de la compagnie Trois-six-trente. Ce qui l’intéresse à chaque fois c’est de sonder la pulsation de la pièce plus que son atmosphère, son contexte ou sa narration. Il a créé le groupe Cheresse avec deux autres musiciens bruxellois. Leur musique est puissante, tendue et poétique, elle me fait penser à un volcan. C’est Cheresse qui créera la musique de « Violet ». En lisant « Violet », je sens que quelque chose est sur le point d’exploser, quelque chose d’extrêmement fragile. Je voudrais rendre compte de cette fragilité d’être, de l’immense besoin d’amour et de reconnaissance qui précède l’explosion.»
Jérôme Gac
Du 10 au 21 janvier, du mardi au samedi, 20h00, au TNT