Il est facile d’imaginer que le thème du dernier opus de Michael Mann va faire flores dans les années à venir tellement il est d’actualité !
La cybercriminalité commence à s’imposer comme l’un des bâtards les plus dangereux de l’ère informatique. Elle a des frères et sœurs qui ne sont pas moins nocifs : les virus, l’usurpation d’identité, etc. S’inspirant, de loin, d’un fait réel survenu en Iran, Michael Mann nous met sur les traces d’un blackhat, un véritable criminel dont le révolver est le clavier de son ordinateur. C’est un hacker qui n’hésite devant rien pour gagner énormément d’argent, quitte à saboter le système de refroidissement d’une centrale nucléaire chinoise ou encore manipuler les cours du soja. Mais son but est ailleurs… Devant le « génie » du bonhomme, pas d’autre solution que de lui mettre en face son équivalent, le dénommé Hathaway (Chris Hemsworth) qui, pour l’instant, purge une peine d’emprisonnement pour avoir subtilisé informatiquement de l’argent à plusieurs banques. Un policier asiatique ayant fait le MIT avec lui le fait sortir de prison. La traque peut commencer. Elle va se dérouler sur la planète entière, entre Los Angeles, Hong Kong, Kuala Lumpur et Jakarta. Elle est d’autant plus compliquée que le blackhat, extrêmement dangereux, ne doit pas s’apercevoir qu’il commence à être suivi. Même si ce film n’est pas le meilleur du réalisateur du mythique Heat (1995), force est de reconnaitre chez Michael Mann un savoir-faire stupéfiant d’efficacité, que ce soit dans les scènes d’affrontement , pour saisir plein cadre un geste anodin qui peut faire basculer le film ou encore suivre le virus mortel dans les réseaux informatiques. Ici nous retiendrons l’épisode somptueux, à tous les points de vue, de la cérémonie balinaise réunissant pas moins de 3000 figurants et dans laquelle Hathaway rencontre pour la première fois le cybercriminel. Quand une tradition millénaire croise le crime organisé du 21ème siècle. Fulgurant !
Robert Pénavayre