Qui trop embrasse… mal étreint
Devant le déferlement médiatique qui entoure le dernier film de Maïwenn, au demeurant auréolé d’un Grand Prix du Jury au dernier Festival de Cannes, osons avouer notre déception. Souhaitant nous montrer le quotidien de la BPM (Brigade de Protection des Mineurs), la réalisatrice s’est immergée dans ce milieu pendant de longs mois afin d’en appréhender les ressorts lui permettant de survivre à des situations qui tiennent parfois du cauchemar. Pour ce faire, elle nous montre les deux côtés d’une vie faite de tension et de dégagements. Et c’est dans cette double vision des choses que la réalisatrice perd pied. D’un côté viol, torture, harcèlement, enlèvement, etc. De l’autre bamboulas frénétiques entre potes de la brigade. Et c’est là que tout se complique, car à ces fiestas auxquelles on ne croit pas l’ombre d’une seconde tant elles sont « téléphonées » et stéréotypées, s’ajoutent des romances personnelles en tous genres. Ce patchwork de situations ne fait pas un film, si ce n’est un film brouillon, même s’il colle à la réalité et si ces policiers ont besoin de décharger les énormes montées d’adrénalines qui les envahissent. Vedette incontestée de ce film, Joey Starr, un ex bad boy notoire, sort de l’aventure avec une aura littéralement christique, comme si ce film était une entreprise de réhabilitation… Cela dit, il se tire plutôt pas mal d’un rôle il est vrai écrit tout spécialement à son attention. A ses côtés, Karin Viard, Marina Foïs, Nicolas Duvauchelle et bien d’autres essaient de donner un semblant de consistance à une entreprise qui, pour aussi louable soit-elle, n’est pas un seul instant crédible. D’autant que Maïwenn s’est donnée un rôle à l’écran qui, sous forme d’une bluette insipide, plombe définitivement le scénario. N’est pas Maurice Pialat qui veut…
Robert Pénavayre
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