Vous allez au théâtre, vous les rencontrez obligatoirement. Elles, ils, habillés sobrement de noir, sont là pour vous accueillir, du hall jusqu’aux travées les plus hautes du Paradis. Reconnaissez qu’ils font le job avec la plus grande affabilité et disponibilité, “managés“, il est vrai, de main de maître ! Mais vous êtes en droit d’ignorer que, derrière ces visages avenants, se cachent pour nombre d’entre eux, de futurs, avocat(e)s ou notaires ou professeurs ou ingénieurs, ou collaborateurs artistiques ou administratifs, etc…
Derrière l’un d’eux, qui vous est familier depuis plusieurs années, se cache aussi le Premier Prix du XVIIè Concours de Lille 2010, concours national des jeunes créateurs indépendants. Candidats présentés, plus d’une centaine, retenus pour l’épreuve finale, 16 et donc vainqueur, Mikaël.
Mikaël qui va s’empresser de déposer sa marque MIKAËL ANTOINE COUTURE, dès 2012.
Les chemins de la réussite ne sont pas toujours de longs fleuves tranquilles, jalonnés de facilités. A 35 ans maintenant, notre homme rêve de se réaliser pleinement mais dans le créneau qui le passionne, et uniquement celui-là : la Couture avec un grand C et associé, un autre C, celui de création. Avec toute l’exigence requise par ces deux majuscules. Mais, et cela peut être bizarre, un créateur dans le vêtement qui sait aussi dessiner et…coudre !
Le hasard a fait qu’au cours d’une rencontre, Mikaël a sympathisé avec Vaitiare et Benoît Quintana, les nouveaux propriétaires de la bijouterie-joaillerie, Place Victor Hugo. Ils ont en exclusivité la marque Pomellato. Ils souhaitaient une association originale avec un créateur de la région. En quelques aller-retour de dossiers, le projet est conclu, l’accord donné par Pomellato-France, et les créations de Mikaël ont pu être présentées quelques jours dans cette boutique de prestige. Une manière de reconnaître et d’estampiller chaque pièce un peu comme chaque bijou. Ce qui fut fait avec une exposition qui se prolongea jusqu’au jeudi 9 octobre.
Dans sa réalisation personnelle, Mikaël prend son temps. Seul compte le niveau du résultat et tant pis si le chemin à parcourir, son propre chemin, est plus long. De toutes les façons, en permanence, la notion d’exigence reste dans son esprit, impérative. Les sources d’inspirations sont multiples, et réduites à la fois, car si nous sommes bien dans l’enceinte du Théâtre du Capitole pour ce qui est du “boulot“ au quotidien, tout tourne autour de la fascination exercée par le monde de… l’opéra. Quel heureux hasard !! Des spectacles récents lui prouvent alors que, créer un vêtement, avec ce niveau d’exigence, c’est encore possible et reconnu. Il faut donc persévérer. On peut signaler que Mikaël a trouvé sa source d’inspiration pour le thème imposé masculin-féminin du concours à Lille en puisant dans les costumes de l’opéra André Chénier, donné au Capitole en 2009, des costumes créés alors par Daniel Ogier. Parmi ceux-ci, notre candidat avait retenu les Incroyables et les Merveilleuses. Choix judicieux qui va lui permettre de se singulariser et, la fin du fin, de remporter l’épreuve.
Deux personnalités vont lui servir de point d’appui et d’ancrage à la fois, deux alliés : pour déposer la marque, ce sera Rémi Boudet, LEGIDEA consulting, mécène mais aussi juriste en propriété, intellectuelle car concernant la création – mais oui, car on copie tout, à tous les niveaux sans vergogne aucune – et Sabine Taran, costumière, conceptrice-réalisatrice de costumes, et collaboratrice sur certaines productions de Laurent Pelly.
Exemple de création, celle baptisée Médée inspirée du nom d’un air du Médée de Charpentier qu’il entendit chantée par la mezzo française Stéphanie d’Oustrac : « Quel prix de mon amour…… »
Voilà donc notre homme, créateur et, entrepreneur, avec tout ce que cela apporte comme agréments, mais aussi soucis divers et variés, problèmes à résoudre. Chaque pièce à réaliser va avoir un coût, donc il faut un financement. La marque étant en construction, il faut montrer ses réalisations, donc un show-room. Il faut toucher de futur(e)s client(e)s, comment ? et si l’on reste sur Toulouse et sa métropole, comment créer et développer un esprit Couture? Et si l’on tient absolument à un 100% fabrication française, que Mikaël veut vérifiable, comment le réaliser et faire accepter alors le coût de la pièce, car ce n’est pas la pièce qui coûte cher mais bien sa fabrication ?
MIKAËL ANTOINE COUTURE ne fera jamais de vêtements en série. Tout au plus des collections “capsule“ donc peu de pièces. Un créneau difficile, un vrai challenge à relever.
Mais pourquoi pas une résidence pour créateurs de mode comme il en existe dans certaines métropoles ? Un hébergement artistique pour jeunes créateurs pour 2 ou 3 ans? C’est à réfléchir. Les créateurs peuvent alors se consacrer davantage à leur art, débarrassé un temps de ces soucis de gestion, communication en attendant de pouvoir eux-mêmes les prendre en charge, car à un moment donné, cela fera partie de l’emploi du temps du créateur devenu chef d’entreprise. C’est le but dans un avenir le plus proche possible, gage de réussite. Que les oracles consultés lui soient donc plus favorables encore dans la réalisation de tous ses souhaits.
Michel Grialou
MIKAËL ANTOINE COUTURE adresse ses plus chaleureux et vifs remerciements à sa maman, son frère, Vaitiare et Benoît Quintana, joailliers et leur équipe, Renaud Gaudefroy et Magali L R, Margaut Bouquier et Marie