Créé à l’initiative de la ville de Toulouse en 2004, voilà donc dix ans que ce festival des musiques plurielles se veut une photographie au panoramique le plus abouti du vivier artistique toulousain. Défendant une programmation musicale exigeante sous l’autorité de son directeur artistique Alain Lacroix, il allie la musique classique aux musiques actuelles en passant, jalons incontournables, par le jazz, la chanson, musiques du monde et musiques traditionnelles.
Encore une édition riche et éclectique baptisée La Clé des sons qu’il est impossible de vous détailler ici ! Il vous faudra vous munir de la brochure. Il se déroule du 15 juillet au 8 août en des endroits prestigieux du patrimoine de la ville mais aussi en d’autres plus insolites, permettant à un maximum d’amateurs, ou d’autres prêts à s’initier, de jouir de tel élément de la palette si étendue de l’art musical.
Le coup d’envoi sera donné le mardi 15 juillet à 22h, Place du Capitole, avec une création intitulée Le Choc des tambours, un spectacle de rue gratuit réunissant Les Commandos Percu et Deabru Beltzak.
Sans faire offense à quiconque, on signale d’entrée que l’Orchestre National du Capitole de Toulouse fait partie de l’affiche avec un concert le 18 juillet dirigé par un jeune chef, Alexandre Bloch avec au programme l’Héroïque de Beethoven précédé de Mozart, son concerto pour flûte avec pour soliste Sandrine Tilly. On en profite pour signaler le formidable concert donné ce 28 juin avec au menu l’immense Troisième de Mahler. Un grand moment.
Alain Lacroix a voulu rendre hommage à Jean-Philippe Rameau pour les 250 ans de sa disparition. Plusieurs manifestations lui sont consacrées. Comme un récital lyrique, voix et piano mais encore dans un récital de piano d’Olivier Moulin, un autre au clavecin avec Jean Rondeau, des extraits d’ouvrages par Les Paladins sous la direction de Jérôme Correas.
Le 22 juillet, un habitué du Cloître aux Jacobins, Luis Fernando Perez donnera un récital entièrement hispanique avec le trio Granados-Albeniz-Falla. Sachez que cet interprète a fait un “tabac“ lors d’une tournée en Chine ! Il s’associe au violoncelle de Damien Ventula dans des œuvres de musique de chambre toujours de compositeurs hispaniques. Le violoncelliste est le fils de notre percussionniste de l’Orchestre du Capitole, Michel Ventula qui a décidé de donner suite à ses droits pour des vacances prolongées bien méritées. La lignée est donc loin d’être tarie !
Du quatuor à cordes avec deux formations, le Quatuor Cavatine et le Quatuor Anches hantées où l’on retrouve de jeunes musiciens formés au Conservatoire de Toulouse qui sauront nous prouver que la valeur n’attend pas le nombre des années.
Comment monter un festival toulousain sans consacrer une soirée à notre Claude Nougaro ? Ce sera chose faite le 29 juillet. Le programme s’intitule Chanson avec de nombreux artistes présents : Lareine, Suhubiette, l’ensemble Pulcinella, dix batteurs de l’Agostini Drumming Club…
Jazz, jazz, avec une création, Dark Wave par l’ensemble Initiative H plus quelques invités ce qui permet de couvrir tout l’éventail des instruments que l’on se plaît à retrouver, et c’est en plein air dans les Jardins Raymond VI, pour une participation très modique, ce qui est le cas de la plupart d’ailleurs des événements quand ils ne sont pas gratuits. 8€ pour le plus cher ! Même le Quartet réputé Emile Parisien. Qui dit mieux ? Le prix d’un paquet de “clopes“ en …2015 !! Création jazz encore avec La Friture Moderne et toujours des musiciens, on va presque dire, “du quartier“.
Musique du monde vous donne rendez-vous au Jardin Raymond VI pour deux soirées : deux créations encore, Ruptura par L’Oscar Delgar et Amniye par Ezza.
Ne pas oublier Quai de la Daurade, en fin d’après-midi – avec le soleil couchant, c’est très beau – les Pauses gratuites en association avec Toulouse Plages, des pauses musicales diversifiées, du classique, du jazz, de l’organic groove…
Le Festival se termine avec une soirée rock par le groupe Artús dont le quintet va vous surprendre, et par les instruments, et par les chants, et par une musique expérimentale affolante, entre darkfolk et rock progressif. Le lendemain, deux groupes se partagent l’affiche finale, du pop folk avec Alone with everybody et de l’électro / trip hop avec Budapest
Une programmation qui saura vous faire oublier que les musiques, c’est aussi durant l’été à Toulouse. Que diable, il n’y a pas que les festivals dans les villages les plus reculées pour vous distraire.
Michel Grialou
.