Le cycle Grands Interprètes conclut sa saison de fort belle manière avec Kurt Masur dirigeant l’Orchestre National de France, son “bébé“.
Mais l’essentiel ne fut pas dans l’exécution des œuvres, même si la Symphonie dite “classique“ se révéla parfaitement rendue, et la symphonie n°5 de Beethoven exemplaire de bout en bout, comme jamais sûrement son compositeur n’aura pu l’entendre, entre sa surdité alors aggravée, et ces formations orchestrales en son temps où les musiciens professionnels côtoient les dilettantes au cours souvent de quelques vagues répétitions. Tous les pupitres nous ont enthousiasmés avec des altos somptueusement déchaînés. Mais doit-on ignorer violoncelles et contrebasses, hautbois et et clarinettes ?…Le Concerto pour piano n°1 de Prokofiev fut…étourdissant, mené par un Denis Matsuev dont on peut bien se demander si une seule pièce écrite pour piano lui pose un quelconque petit souci. A vous dégoûter pour toujours de retoucher un clavier. Sidérant, “bluffant“, les mots manquent. Mais en plus de la délicatesse aussi sous les doigts de ce colosse. Qui oserait un quelconque reproche dans l’exécution de ce premier concerto d’un Prokofiev qui a dû bien s’amuser en l’écrivant ?
Alors , où était donc l’essentiel de la soirée ? Tout simplement dans les quelques mots prononcés en après – concert par le maestro. Son livre intitulé, “Kurt Masur“ nous l’avait déjà appris, il adore cet orchestre, qui le lui rend bien et la communion est telle que cela rejaillit immanquablement sur la qualité du concert. La perception, de plus, d’un public très attentif décuple l’envie de faire son maximum, lui-même comme tous les musiciens. En résumé, nous étions ravis d’apprendre qu’il nous aimait ! ainsi que la Halle, et qu’il était très content de son concert ! Et nous donc ! On ne va tout de même pas bouder de le retrouver régulièrement à l’affiche ? Grand merci au maestro, mais d’abord à l’Homme. Et à très bientôt ici même.
Michel Grialou