Avant-première hier soir de Pelo Malo – Cheveux Rebelles (sortie en salle : le 2 avril 2014)
A 9 ans, Junior n’a qu’un rêve : avoir une photo de lui avec les cheveux lisses, alors qu’il les a frisés, héritage de son père noir, récemment décédé. Un rêve qui va se révéler beaucoup plus inaccessible que de décrocher la Lune.
Si la différence capillaire était aussi soulignée dans Ma vie en rose, ainsi que l’amour d’une mère, ne sachant plus comment faire pour élever au mieux pour son fils, les deux jeunes héros sont pourtant différents : celui de Ma vie en rose pensait que ses chromosomes X et Y avaient été mal répartis, alors qu’ici, Junior veut seulement avoir les cheveux lisses. Sa mère et sa grand-mère projettent en lui les conséquences d’une éventuelle homosexualité.
La réalisatrice Mariana Rondón questionne le rôle de la masculinité dans une société vénézuélienne matriarcale et machiste, et plus largement, qu’est-ce qu’être différent aux yeux des autres, et de nos proches, comment s’affirmer sans les décevoir. La ville de Caracas est l’autre acteur du film : ses mutations, et la réalité sociale et politique apparaissent en filigrane. Si les tensions latentes explosent dans certaines scènes pour culminer à la toute fin, le film réussit aussi les aborder avec drôlerie, avec notamment le personnage de la petite voisine. Le générique de fin conclut avec élégance ce très beau film.
EDIT : Si tu as chanté « Chile, la alegría ya viene » plusieurs jours après avoir vu « NO » de Pablo Larrain, tu risques d’avoir les mêmes symptômes avec « Mi Limon, Mi Limonero ».