Tous ceux qui apprécient le répertoire d’un orchestre dit classique ne peuvent que se réjouir du niveau atteint par “notre“ cher orchestre qui, s’il est dit national, atteint au fil des mois un statut de phalange internationale qui ne peut que rendre jaloux les autres métropoles sur le territoire d’abord, et même au delà des frontières, ensuite. Quant à ses prestations en fosse, il est reconnu comme le meilleur en région, point.
Démonstration et constat :
Sur le plan du répertoire, quelles sont les œuvres qui pourraient éventuellement, à ce jour, lui poser quelques difficultés sur le XIXè et le XXè siècles ? Apparemment, nenni. On poussera même jusqu’à certains ouvrages de la fin XVIIIè, moins présents toutefois. Rien que pour cette saison 2013-14 qui court, nous avons eu droit à deux monuments de Richard Strauss avec la Symphonie Domestique et La Vie de Héros. Avez-vous noté quelque pupitre déficient ? Pas un seul. Passez à Bruckner et sa Septième dirigée pour la première fois par Tugan Sokhiev à la Halle. Pas un seul non plus qui puisse attirer une réserve. Tous ont participé à la construction de cette magnifique cathédrale, gothique à souhait. Ne pas oublier la performance, le luxe qui consiste à aligner le tuba plus quatre autres dits “wagnériens“. Pas un instant de faiblesse sur près de 70 minutes.
On arrive à la Quatrième de Mahler, et là, globalement, même enthousiasme. Entre temps, vous aurez goûté à la réussite dans Ravel avec La Valse, les Valses nobles et sentimentales, et un Daphnis et Chloé en intégral. Détailler chaque concert risquerait d’être un peu répétitif dans le discours mais on peut remarquer que lorsque le plaisir est total lors d’un concert dirigé par son Directeur musical, mais aussi et surtout lors d’une prestation avec un chef invité, alors, c’est bien une preuve supplémentaire de maturité que l’on ne rencontrait pas malheureusement il y a quelques années. Les plus anciens à l’orchestre en conviendront ! En un mot, tous les pupitres de cuivres nous rassurent, et nous surprennent, agréablement. Pour les bois ou vents placés sur deux rangs juste devant et qui ont à souffrir de leur générosité, c’est du même niveau d’assurance et de beauté de timbres. Toutes les cordes sont là, et bien là, sur 180°, violons I et II, altos, violoncelles, contrebasses, harpe comprise ! Quant aux timbales et percussions diverses, c’est un festival.
Enfin, comment ne pas être impatient quand on note sur l’agenda, le Stabat Mater de Poulenc avec grand orchestre, le Requiem de Fauré version avec aussi grand orchestre, et dans la foulée, la version concert du Boris Godounov de Moussorgski suivie de Bartok et son Château de Barbe–Bleue. Entre temps, cette autre immense cathédrale qu’est la Neuvième de Bruckner. Un vrai festin pour gourmets.
Mais ensuite, quel orchestre national peut-il se targuer de donner la Turangalila-Symphonie d’Olivier Messiaen dirigée ici par Paul Daniel après une exécution avec Ivan Volkov il y a quelques années ? Offrez vous la lecture de l’effectif instrumental ! Et préparez-vous à être happé, magnétisé, bouleversé, subjugué par le fascinant pouvoir de la Tourâne-gheulî-la.
On poussera jusqu’au 20 mars puisque nous aurons du jeune compositeur Benjamin Attahir, la création mondiale de son Concerto pour hautbois et grand orchestre offert à tout le talent de notre hautboïste solo Olivier Stankiewicz. Nous sommes très fiers pour lui. Vivement le 20.
AU MOMENT OU CET ARTICLE DOIT PARAITRE, ON APPREND QUE TUGAN SOKHIEV EST NOMME DIRECTEUR MUSICAL DU THEATRE DU BOLCHOÏ AVEC EFFET IMMEDIAT !!!!! LOL comme disent les jeunes !!
Michel Grialou
Orchestre National du Capitole
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