Fondée par Raymond Borde, la Cinémathèque de Toulouse fête en 2014 son cinquantième anniversaire. Retour sur son histoire avec Pierre Cadars, directeur de la Cinémathèque de Toulouse de 1981 à 1983, puis délégué général de 1997 à 2005.
Épisode 1: 1968, Henri Langlois est viré par André Malraux.
«Il y a eu un tournant dans l’histoire de la Cinémathèque de Toulouse quand, au moment de «l’affaire Langlois» en 1968, Raymond Borde a pris parti contre Henri Langlois et défendu Pierre Barbin qui avait été nommé par Malraux à la direction de La Cinémathèque française, à Paris. À ce moment-là, la Cinémathèque de Toulouse s’est fait beaucoup d’ennemis ; quelques amis aussi… La reconnaissance de la Cinémathèque de Toulouse a d’abord été internationale, via la Fédération internationale des archives du film (F.I.A.F.), puis nationale, et enfin locale, à la fin des années 70.»
«À partir des années 70, il y a une sorte de montée en puissance : La Cinémathèque de Toulouse organise des manifestations dont on parle au niveau national, voire même un peu plus loin. En 1971, elle organise à Toulouse le onzième Congrès international du Cinéma indépendant (C.I.C.I.). Chaque édition de cette manifestation était accueillie dans une ville différente. À cette occasion, pour montrer qu’il n’y a pas de genre mineur, la Cinémathèque propose une programmation consacrée au mélodrame. Durant ces années, elle a l’intelligence d’aborder des thèmes inhabituels, comme le cinéma français sous l’occupation ou le cinéma nazi.»
Propos recueillis par Jérôme Gac
le 2 décembre 2013, à Toulouse,
pour le mensuel Intramuros.
«Mélodrames», du 2 au 31 janvier,
à la Cinémathèque de Toulouse,
69, rue du Taur, Toulouse. Tél. 05 62 30 30 11.
.
photo n & b : « L’Aurore » © Grands Films Classiques
.