« Les garçons et Guillaume, à table ! », un film de Guillaume Gallienne
Auteur de la pièce éponyme, ce sociétaire de la Comédie Française a décidé, vu le succès, de la porter à l’écran et, du coup, de réaliser son premier long. En même temps que de régler certains comptes avec sa mère et ceux qui le pensent homo. C’est donc à une vraie psychanalyse, en l’occurrence la sienne, que nous convie cet acteur au demeurant attachant et doué, ici il joue lui-même et sa mère. Fasciné par celle-ci, Guillaume grandit dans la peur de lui déplaire et va aller jusqu’à lui ressembler dans sa manière de parler, de bouger, etc. Ce qui bien sûr va interpeller le restant macho et viril de la famille. Ce nouveau réalisateur met bout à bout une suite de saynètes plus ou moins drôles, visant à nous faire comprendre son désarroi, n’hésitant pas à convoquer la splendide Diane Kruger pour…un lavement ! On a connu plus fin. Alors, bien sûr, certaines scènes font tilt dont celle, pour le coup inénarrable, dans laquelle il rejoue en costume une scène de Sissi. Ou bien encore celle du conseil de révision et du tête à tête avec un officier pour le moins ambigu. En fait, ce film débridé pâtit du défaut majeur de certains premiers longs dans lesquels de jeunes cinéastes veulent tellement dire de choses qu’ils se prennent les pieds dans le tapis de leur gourmandise. Les incessants allers retours avec la scène de théâtre sur laquelle se joue la pièce n’arrangent rien à la fluidité du propos.
Robert Pénavayre