Chaque semaine, on vous invite à lire une nouveauté, un classique ou un livre à redécouvrir.
Henry Kimball, ancien professeur de littérature et ancien officier de police, désormais détective privé, se voit confier une enquête des plus banales. Joan Whalen lui demande de suivre son mari, directeur d’une agence immobilière, dont elle est sûre qu’il la trompe avec l’une de ses employées. Plus inhabituel, Joan Whalen fut l’élève de Kimball au lycée où ils connurent une tragédie sanglante avec l’irruption d’un lycéen armé dans la classe qui se solda par un assassinat et un suicide…

Peter Swanson © Jason Grow
Le détective accepte l’affaire. La surveillance du couple supposément adultérin semble confirmer la conviction de l’épouse, mais, là encore, un assassinat et un suicide surviennent. De quoi semer le doute dans l’esprit de Kimball. Et s’il avait été la proie d’une machination ?
Jubilatoire
Si l’on retrouve dans Ceux qu’on sauve certains personnages du précédent roman de Peter Swanson, Ceux qu’on tue, paru l’an passé et qui vient de ressortir en poche, on peut lire le nouveau livre de l’Américain indépendamment du précédent. On retrouve aussi ici l’art et la manière de l’auteur de Huit crimes parfaits : virtuosité narrative et jeux de flashbacks, humour noir, suspense, clins d’œil à la littérature et au cinéma…
Tout en empruntant des motifs traditionnels du roman policier (vengeance, manipulation, meurtres par procuration, crime parfait), Swanson imprime sa marque. Notamment à travers ce singulier personnage de détective privé, poète à ses heures perdues, lecteur de Sylvia Plath, qui ne correspond guère aux critères du genre. Il sera épaulé dans la résolution de l’affaire par une étonnante jeune femme qui se révèlera être la véritable héroïne du roman. On n’en dit pas plus afin de préserver les surprises qui font de Ceux qu’on sauve un roman délicieusement jubilatoire.
Ceux qu’on sauve • Gallmeister