Mercato, un film de Tristan Séguéla
Baignant encore et toujours dans le milieu, Jamel Debbouze nourrissait l’envie d’un film sur le foot-business. Tristan Séguéla s’empare donc de sa caméra et nous livre un véritable et haletant thriller sur ce fameux mercato, période durant laquelle les joueurs s’achètent et se vendent comme du bétail. Au milieu de ces négociations, un personnage incontournable : l’agent. C’est ce costume qu’endosse Jamel Debbouze. Driss a été un agent célèbre et célébré. Mais les temps ont changé. Aujourd’hui il n’est plus dans le game. Problème, il est endetté et n’a pas le moindre euro pour rembourser la somme que lui réclame violemment (c’est un euphémisme) son créancier. Il lui reste une semaine pour éponger l’ardoise. Une semaine pour réaliser, moyennant espèces sonnantes, le juteux transfert d’un de ses joueurs.
Entre la banlieue parisienne, Ryad, Ibiza, Madrid, Dubaï, Salzbourg, Paris, une course folle va mener Driss de casinos poisseux en palais des mille et une nuits. Fiction ou réalité ? Dans tous les cas, ce que nous propose ce film n’est pas reluisant. Le sport est bien sûr à des années-lumière de ces businessmen qui ont les yeux braqués sur leurs escarcelles ou sur le soft power que le football peut leur apporter. Les milliards et les coups bas coulent à flots, des flots dans lesquels ce pauvre Driss essaie de surnager. Jamel Debbouze incarne ce rôle avec une passion qu’on lui devine chevillée au corps. Autant vous prévenir, les dialogues sont d’une trivialité ahurissante ! Ceci étant, ce film, semble-t-il très informé, représente donc une sorte de docu-fiction sur un univers où les tacles les plus vicieux sont monnaie courante.