Si manga n’évoque qu’une vague résonance asiatique à vos oreilles et que vous avez décidé de combler ce gouffre culturel, alors voici un début de solution. Un lundi sur deux on vous présente un classique de la culture nippone à lire ou à relire. Ce sont les mangas qu’il faut avoir lus et aujourd’hui on s’attaque à Vagabond.
Vagabond est une œuvre incontournable du mangaka Takehiko Inoue, connue pour sa profondeur philosophique et son graphisme époustouflant. Après son manga à succès sur le basket (Slam Dunk), Inoue revient avec une œuvre plus profonde sur la recherche de soi. Publié depuis 1998 dans le magazine Weekly Morning, ce seinen s’inspire du roman Musashi d’Eiji Yoshikawa, relatant la vie du célèbre samurai Miyamoto Musashi (1584-1645). Le manga arrive en France aux éditions Tonkam / Delcourt en 37 tomes.
L’histoire ?
On suit Shinmen Takezō, un jeune homme impulsif et violent, qui, après avoir survécu à la bataille de Sekigahara, cherche à devenir invincible sous le nom de Musashi Miyamoto. Au fil de ses voyages, Musashi évolue d’un guerrier sauvage à un véritable maître du sabre, cherchant non seulement la perfection dans l’art du combat mais aussi une compréhension plus profonde de la vie et de lui-même.
Un voyage initiatique et philosophique
Vagabond transcende le simple récit de samurai pour se concentrer sur des thèmes universels tels que la quête de soi, la nature de la force et la signification de l’existence. Musashi, consumé par la rage et la soif de devenir le meilleur bretteur, évolue au fil de ses rencontres, notamment avec le moine Takuan Soho, qui le guide vers une introspection profonde.
Des personnages complexes
Les personnages de Vagabond, tels que Musashi, Matahachi et Otsu, représentent différentes facettes de l’humanité. Musashi, marqué par une enfance difficile et une existence violente, cherche une rédemption à travers la maîtrise du sabre. Matahachi, quant à lui, incarne l’hésitation et la recherche de validation, tandis qu’Otsu apporte une touche de douceur et de résilience.
Takehiko Inoue est également célèbre pour son travail sur Slam Dunk, mais avec Vagabond, il atteint de nouveaux sommets artistiques. Les illustrations, souvent comparées à des peintures, capturent la brutalité et la beauté de l’époque féodale japonaise. Chaque page est un chef-d’œuvre de détails et d’émotions.
Aussi connu pour ses travaux sur le handicap avec Real (handi-basket), Takehiko Inoue nous montre une fois de plus sa connaissance du sujet. À partir du tome 14, un nouveau personnage entre en jeu, l’occasion pour Inoue de nous expliquer en détail la surdité.
L’essence précède-t-elle l’existence?
Vagabond pose la question existentielle de la relation entre l’essence et l’existence. Musashi, à travers ses combats et ses réflexions, cherche à comprendre si son destin est prédéterminé ou s’il peut le forger par ses propres actions. Cette quête introspective est magnifiquement illustrée par Inoue, rendant chaque lecture unique et enrichissante. À l’heure actuelle, l’œuvre n’est toujours pas terminée et est en pause depuis 2015, l’auteur explique qu’il n’arrive plus à écrire son héros.
Vagabond est bien plus qu’un manga de combats de sabres, c’est une exploration profonde de la condition humaine et de la quête de sens. Avec ses personnages complexes, son graphisme sublime et ses thèmes philosophiques, il est un must-read pour tout amateur de manga. Alors vous attendez quoi ? Foncez le lire !
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