Rencontre avec le trio Orlando, en pleine répétition avant les concerts au Bijou qui annonçaient la sortie cet automne de l’album et du DVD « Chansons surnaturelles ».
Pause rafraichissement à l’ombre d’une terrasse de café où nous lapons nos glaces, nous faisant goûter mutuellement les différentes saveurs et couleurs au bout de nos cornets. C’est cela Orlando : une histoire de gourmandise, de partage, de sensualité avec une pointe d’acidité… À déguster ces jours-ci à l’Espace Croix-Baragnon, dans le cadre du festival Détours de Chant!, à l’occasion de la création de leur nouveau récital intitulé « King Kong Power ».
De quel(s) désir(s) est né le groupe ?
Christelle Boizanté: «Je faisais partie du trio féminin a cappella Les Petites Faiblesses, qui marchait très bien mais moi je voulais être la vedette, celle qu’on regarde, la chanteuse avec la robe à paillettes et des musiciens qui l’accompagnent. Alors j’ai rencontré Aïda qui jouait du piano…»
Aïda Sanchez: «J’étais compositrice pour des metteurs en scène de théâtre, j’écrivais des tubes! Je m’ennuyais avant de rencontrer Christelle, dont je suis tombée amoureuse et à qui j’ai présenté Frédéric qui n’était pas vraiment chanteur et en plus vivait et vit toujours à Paris!»
Frédéric Marchand: «Et c’est comme ça que, finalement, nous avons tous volé la vedette à Christelle! Enfin, surtout Aïda…».
En quoi ce nom Orlando vous correspond-il ?
Aïda: «Ce roman de Virginia Woolf raconte l’histoire d’un homme qui vit 400 ans, s’endort pendant un mois et se réveille en femme! Être à la fois homme et femme : c’est mon fantasme!»
Frédéric: «Bien sûr, ce n’est pas anodin d’avoir pris ce nom. Orlando, c’est nous : un mélange des genres sexuels et sentimentaux.»
Quelles chansons va-t-on retrouver sur l’album ?
Frédéric: «Des morceaux écrits depuis longtemps — certaines chansons ont vingt ans! — mais dont les arrangements ont évolué par leur vécu scénique, car nous sommes avant tout un groupe de scène. Nous avons fait appel à un contrebassiste et à un batteur, et invité plusieurs autres musiciens sur différents morceaux. Orlando, c’est une cuisine où l’on rajoute toujours des saveurs, des épices. L’enchainement de nos chansons forme un film qui raconte une histoire.»
Christelle: «De toutes nouvelles chansons font leur apparition, comme « Les Fous d’Arbassan », tandis que d’autres ont terminé leur vie. Mais on est bien obligé de faire des choix. Même cruels pour le public…».
Vous êtes aussi comédiens …
Christelle: «Nous ne sommes pas que des musiciens-chanteurs, en effet. Il y a chez nous un désir de porter les chansons en les mettant en scène.»
Frédéric: «Le fait d’être comédien nous sert à jouer avec le sens d’une chanson et à impliquer notre public, comme lui faire chanter en choeur la mort, c’est incroyable! Moi qui ai commencé tardivement la chanson,je m’émerveille toujours de cet échange amoureux avec le public.»
Aïda: «Nous sommes aussi comédiens au théâtre, pour la compagnie La Part Manquante d’Alain Daffos avec laquelle nous reprenons cette saison « Notre Avare », d’après « l’Avare ».»
Si vous étiez une histoire d’amour célèbre ?
Frédéric: « »Jules et Jim » pour la légèreté, la tendresse et la gravité de la vie, comme entre nous…»
Christelle: «La relation entre la première ministre islandaise Johanna Sigurdardottir et sa femme Jonina Leosdottir parce que… j’adore les geysers et les noms à coucher dehors!»
Aïda: «E.T. et Eliott. E.T. c’est moi! Personne ne le sait mais j’ai des enfants sur Vénus et je les vois une fois par trimestre!»
Propos recueillis par Sarah Authesserre,
en septembre 2012, à Toulouse, pour le mensuel Intramuros
Lundi 28 janvier, 20h30, à l’Espace Croix-Baragnon, 24, rue Croix-Baragnon, Toulouse. Tél. : 05 62 27 60 60.