Ma Part de Gaulois, un film de Malik Chibane
Librement inspiré du livre autobiographique signé du Toulousain Magyd Cherfi et publié en 2016 chez Actes Sud, le dernier opus de Malik Chibane est un film lumineux, pétri d’émotions et d’espérance. Bien sûr tourné dans la Ville rose, il nous met dans les pas d’un gamin des cités.
Français d’origine algérienne, Mourad a un avenir tout tracé après avoir obtenu un CAP en Mécanique. Sauf que sa maman (éblouissante Adila Bendimerad) en a décidé autrement. Son fils sera bachelier et même le premier bachelier de la cité. Après quelques circonvolutions pas très nettes, elle obtient son inscription dans un lycée en cursus général. Au grand dam du paternel, grutier de son état, qui ne voit pas l’utilité d’une telle ambition. Nous sommes à la veille de l’élection de François Mitterrand. Le scrutin final donne lieu ici à une scène que l’on n’attendait pas forcément. Et pourtant… Bref, voilà Mourad et ses 18 ans aux portes du rêve maternel. Et nous devant un film qui respire un air de liberté et d’espoir qui franchement fait du bien. Véritable plaidoyer pro-intégration, partage républicain, antiraciste, ce film est porté aussi par un jeune comédien de 24 ans, Abdallah Charki, d’une énergie incroyable. Cette énergie, il va la mettre à combattre tout ce qui lui refuse d’être le Français… qu’il est. Après le clap de fin, vous garderez, c’est sûr, pendant longtemps, le regard vif et lumineux ainsi que le sourire qui ne l’est pas moins de ce grand ado, Mourad perdu mais combatif dans un univers formaté de l’intérieur comme de l’extérieur. Une histoire toujours d’actualité, nous le savons bien.