Tous les apprentis danseurs esquissent abrazo et ochos dans leur cuisine. Qu’ils soient huissiers de justice [1] ou matons. Et tombent amoureux de leur partenaire. Evidemment déjà engagée avec un ou deux hommes.
Le tango comme symbole de liberté entre serrures, grilles et parloirs ? Comme une expression de la violence latente de la prison ? Belle idée à condition que le sujet soit traité. Il ne l’est pas. Le tango n’a ici rien à voir avec cette femme partagée entre des hommes qui veulent être aimés, mari, amant, fils, soupirant. Ni avec le dénouement totalement invraisemblable qui met tout le monde dans la même voiture. Pour aller vers quelle liberté ?
Restent les brèves apparitions des maestros Mariano Chicho Frúmboli (qui fut l’invité du festival international de tango de Tarbes en 2007) et Pablo Tegli (professeur pendant huit ans à Tangueando Toulouse – crédité au générique), leurs tangos virtuoses en godillots, leurs leçons viriles. Et cette affirmation succulente de Chicho : « Je ne danse pas le tango ».
[1] Stéphane Brizé – Je ne suis pas là pour être aimé, 2005
Une chronique de Una Furtiva Lagrima.