C’est donc pour le lundi 20 mars, 20h, qu’aura lieu le dernier récital de la saison de l’Opéra national du Capitole avec le baryton français Stéphane Degout. Une présence attendue avec impatience en conclusion de ce pan brillant de saison. Il est accompagné par le pianiste Tanguy de Williencourt.
Mais pourquoi donc un tel titre, me direz-vous ? Rageusement, qui sait, depuis cette fameuse erreur de jugement d’un directeur d’études sur ses capacités vocales, erreur qui ne sera jamais digérée mais qui, en même temps a déclenché alors une irrésistible “gnaque“ chez le jeune homme. Il va montrer ainsi, de par son parcours, toute son intelligence artistique et susciter l’admiration dans tout ce qu’il aborde.
« L’opéra, c’est du théâtre, il faut incarner un personnage. Mon rêve d’adolescent, c’était d’être comédien, cela me paraissait plus drôle que de passer huit heures par jour dans un bureau. » Stéphane Degout-janvier 2009
Prenons juste sa venue récente au Capitole dans Wozzeck. Il est toujours dans les mémoires, et il est devenu, le Wozzeck, dans cette magnifique prise de rôle ici dans cet opéra de Berg Le baryton français peut venir et revenir tous les ans. Le public du capitole l’a adopté. L’homme est captivant. On est aussi content pour lui car, même si cela n’était pas au Capitole, il renouvèle le même type d’exploit quatre mois plus tard dans le rôle de Nilakantha du Lakmé de Delibes au Teatro Real de Madrid.
Mais encore, on ne résiste pas au plaisir de citer, suite à une prestation : « D’une aisance souveraine et d’un charisme dévastateur, son personnage suscite de bout en bout en bout l’émerveillement. » Son phrasé impeccable, le timbre, la déclamation, c’est l’interprète privilégié de ce type de récital. Son Chant de la Terre de Gustav Mahler de juillet 2020 à la Basilique Saint-Denis fut un enchantement.
On a le droit aussi d’évoquer son Eugène Onéguine à Bruxelles, il y a quelques jours, en râlant un peu car sa prise de rôle était prévue ici, à Toulouse. Espoir contrarié, cause Covid. Mais, il se pourrait bien que, prise de rôle ou pas, notre directeur artistique ayant affirmé mordicus que tout ce qui était prévu devait être donné, il se pourrait bien que, dans une très prochaine saison, ……. À ce sujet, il a été écrit que : « Il tient toutes ses promesses, est d’une justesse saisissante. Incarnant la rigidité d’Onéguine avec une souplesse féline, le baryton français chante le russe avec une clarté exceptionnelle, et d’une voix parvenue à sa pleine maturité, dont chaque inflexion magnifie une ligne supérieurement modulée. »
Quant à Pelléas, il vous dirait que « Pelléas m ‘a fait prendre conscience du lied fondamental entre opéra et mélodie. » Il fut LE “Pelléas de sa génération“. Il est passé maintenant à Golaud. Et là aussi, comme Pelléas et Mélisande devait être donné du temps du Covid, donc reporté, on ne sait jamais.
Côté programme, Stéphane Degout est très attaché à la mélodie française ainsi qu’au lied allemand. D’où la construction du récital. C’est bien avec le pianiste Ruben Lifschitz, une collaboration de vingt ans ! qu’à Lyon, il a peu à peu pris conscience de la richesse de ce répertoire, de son importance en miroir de l’opéra. Et ce travail de précision de la mélodie lui a permis alors d’aborder sereinement Pelléas, d’assurer les fondations et de construire une telle carrière avec autant de réussites. Finesse et sensibilité seront donc, à coup sûr, au rendez-vous.
FRANZ SCHUBERT (1797-1928)
Der Wanderer, D. 493 (G. P. Schmidt von Lübeck)
Schäfers Klagelied, D. 121 (J. W. von Goethe)
Der Einsame, D. 800 (K. G. Lappe)
An den Mond, D. 193 (H. C. Hölty)
Sei mir gegrüßt, D. 741 (F. Rückert)
Nacht und Träume, D. 827 (M. von Collin)
GABRIEL FAURÉ (1845-1924)
Mirages (R. de Brimont)
1. Cygne sur l’eau
2. Reflets dans l’eau
3. Jardin nocturne
4. Danseuse
ENTRACTE
GABRIEL FAURÉ (1845-1924)
Poèmes d’un jour, op. 21 (C. J. Grandmougin)
1. Rencontre
2. Toujours
3. Adieu
ALBAN BERG (1885-1935)
Vier Gesänge, op. 2
1. Dem Schmerz sein Recht (F. Hebbel)
2. Schlafend trägt man mich (A. Mombert)
3. Nun ich der Riesen Stärksten überwand (A. Mombert)
4. Warm die Lüfte (A. Mombert)
MAURICE RAVEL (1875-1937)
Deux Mélodies hébraïques (anon.)
1. Kaddisch
2. L’Énigme éternelle
CLAUDE DEBUSSY (1862-1918)
Trois Chansons de France, L. 115
1. Le temps a laissé son manteau (Charles, duc d’Orléans)
3. Pour ce que Plaisance est morte (Charles, duc d’Orléans)
Le Promenoir des deux amants, L. 129 (Tristan L’Hermite)
1. Auprès de cette grotte sombre
2. Crois mon conseil, chère Climène
3. Je tremble en voyant ton visage