Grégory Le Floch publie Gloria, Gloria, aux Editions Christian Bourgeois. Un second roman sans concession qui raconte la vieillesse.
Une jeune femme arrive sur l’île d’Elbe. Il fait beau, sec et la dame qui l’accueille à domicile à l’air charmante. Cependant, une certaine impatience anime la narratrice. Elle n’a pas le temps. Pas le temps d’écouter son hôtesse, pas de le temps de goûter aux citrons qui bordent le champ. Sa seule obsession : rejoindre plus bas une grotte. Pas n’importe qu’elle grotte. Celle de la plage de Zanca. La voilà si près du but, mais la plage n’est pas déserte. Une dame âgée se baigne. La narratrice observe ce corps nu et vieillissant qui se fond avec la nature. Elle se cache et attend. La grotte ne disparaîtra pas après tout. Dans la poche de la jeune femme, un carnet ancien. Elle vérifie sans cesse que celui-ci ne glisse pas. Et pour cause, ce carnet contient un récit intime. Le récit de son grand-père.
Des secrets à demi-mots
C’est pour suivre les traces du grand-père que la jeune fille se retrouve accroupie dans un champ à attendre que la vieille dame quitte la plage afin d’inspecter la grotte. Ce lieu mystérieux où s’est caché le grand-père 50 ans plus tôt. Un refuge dans lequel il restera 7 mois. Qu’a-t-il fui ? Et comment a-t-il pu survivre ? La réponse à la première question se trouve dans le carnet secret. La deuxième question demeure en revanche une énigme. Une tranche de vie sur laquelle le grand-père n’aura pas écrit une seule ligne.
La narratrice se rappelle la première fois qu’elle a lu le carnet du grand-père. D’abord avec dégoût et répulsion. La seule vue du carnet lui était insupportable. Il faudra attendre des années et des péripéties pour qu’elle ouvre à nouveau l’objet défendu. Alors, elle lira et relira de nombreuses fois les confidences d’un jeune homme tout à fait particulier. Son grand-père.
Grégory Le Floch suit deux parcours initiatiques celui de la narratrice qui cherche à combler des vides, mais aussi celui d’un jeune homme qui a dû fuir Rome à cause de ses amours interdites. L’auteur ne pose pas de voile pudique sur les descriptions. Il scrute les scènes au plus près et qu’importe la gêne ou la curiosité suscitées par ce récit qui ne laisse pas indifférent.
Grégory Le Floch, Gloria, Gloria, Christian Bourgeois, 217 p.