« Traviata et nous », documentaire de Philippe Béziat
Aix en Provence 2011, Verdi est à l’affiche avec sa Traviata, rien moins que Natalie Dessay dans le rôle-titre et Jean-François Sivadier à la production. Philippe Béziat est exceptionnellement autorisé à filmer pendant plusieurs jours les répétitions de ce spectacle. Il va prendre 90h de rushes pour finalement n’en retenir qu’une heure et cinquante-deux minutes. On peut imaginer que le montage n’a pas été simple et les choix difficiles car la matière brute était plus que fascinante. Le résultat est, à vrai dire, un peu déroutant. Voire décevant. En effet, si la première demi-heure nous plonge dans les arcanes mêmes de la création scénique, la fin du documentaire n’est qu’une suite, assez plate, de répétitions filmées, avec très peu de commentaires. Or l’intérêt de cette réalisation réside justement dans l’approche dramatique de l’œuvre par ce metteur en scène et la manière dont il la fait adopter par ses chanteurs. Si le premier acte est à ce titre totalement fascinant de ce point de vue, pourquoi alors Philippe Béziat a-t-il décroché dès le deuxième acte ? Bien sûr nous le voyons en coulisse se triturant la mâchoire devant le spectacle en gestation, ou bien encore, séquence amusante, essayer de communiquer dans un anglais approximatif avec le chœur, mais nous sommes ici loin de l’intérêt suscité au début de son film. Et c’est dommage car le résultat, in fine, nous le savons, a été foudroyant. Il n’est, pour s’en convaincre, que de visionner le dvd publié chez Virgin Classics (http://www.classictoulouse.com/dvd-traviata-dessay.html) .
Robert Pénavayre
Toutes les bandes annonces et Horaires de vos Cinémas sur Culture 31