C’est magnifique, un film de Clovis Cornillac
Pour son troisième long métrage, Clovis Cornillac se lance dans l’aventure d’un…conte ! Mais, attention, pas genre Le Seigneur des Anneaux ou je ne sais quelle autre heroic fantasy, non, non, un joli conte, moderne certes, mais avec tout ce qu’il faut de sourires, de suspense, de merveilleux, de morale aussi bien sûr.
Le drame se noue assez rapidement. Au cœur d’une montagne digne de L’Auberge du Cheval blanc, Pierre (Clovis Cornillac formidablement attachant), un solide quadra, vit avec ses parents une existence idyllique entre ses abeilles et ses hibiscus. Mais voilà, un arbre énorme s’abat sur leur maison, et voici notre pauvre Pierre orphelin, lui qui n’a jamais mis les pieds en dehors du nid familial. Seul mais avec les quelques liquidités laissées par ses parents et les clés d’un appartement dont il ignorait l’existence, Pierre part pour la ville à la recherche de son identité car, et il vient de l’apprendre d’un voisin, ses parents l’avaient adopté.
C’est le début d’un road movie lyonnais au cours duquel il va tout d’abord rencontrer Anna (Alice Pol) puis toute une bande de bras cassés dont l’inénarrable travelo Daria (Gilles Privat, grandiose). Ne connaissant aucun des codes qui régissent notre vie, Pierre est un parangon de bienveillance, d’empathie, de don de soi, avec la dose de naïveté que cela suppose… Mais, au fur et à mesure de son « apprentissage », Pierre change de couleur, passant au sépia, puis au noir et blanc pour finir…translucide. C’est là que le conte moderne, comme tout conte d’ailleurs, creuse le sillon d’une morale que je vous laisse découvrir.
Un très joli film que l’on aurait grand tort de prendre seulement à la légère, même s’il est pour tout public.